Téléchargements à gogo, groupes préfabriqués, refrains sirupeux pour écervelés... Bienvenue en 2010, au cœur d’une multinationale de la musique. C’est dans cet univers que Thomas Clément vient faire résonner ses larsens.

Roman en plein dans l’air du temps, ces Enfants du plastique font référence à la génération du zapping et du tout jetable. Pas de raison, donc, pour que le marché de la musique échappe au diktat des envies éphémères et des goûts changeants. Adieu l’authenticité, vive le prémâché ! C’est le constat de Thomas Clément qui nous embarque dans les coulisses d’Unique Musique France avec, à sa tête, Frank Matalo.
Nous sommes en 2010, la musique est plus que jamais aseptisée, dématérialisée et marchande. Lassé par cette mascarade, Frank va signer un groupe punk déjanté et provoc, histoire de scier la branche sur laquelle sa multinationale est confortablement assise. En oubliant un peu vite que le public a toujours son mot à dire. Car, et c’est bien là l’essentiel, le public représente d’abord une horde de consommateurs !
Cette histoire rappelle à plus d’un titre la Great rock’n’roll swindle des Sex Pistols (ici, le groupe s’appelle Intestin parce qu’il "fait de la merde"). C’est parfois un peu gros mais on se laisse prendre au jeu et au délire de ce groupe improbable, summum de la bêtise et du mauvais goût. Ce roman est aussi celui d’un traumatisme secret et pose surtout la question des chemins qu’on décide d’emprunter au cours de sa vie. Thomas Clément a, pour sa part, choisi le bon.