Le 30 mai 2017
- Scénariste : Hugues Micol>
- Dessinateur : Hugues Micol
- Editeur : FUTUROPOLIS
- Date de sortie : 3 janvier 2017
La funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage.
Hugues Micol signe un western crépusculaire dans lequel il s’attache à la chevauchée meurtrière d’un homme qui semble guidé par l’appât du gain ou, plus encore, par des impulsions. Le dessin sublime et la narration virtuose sont au service d’une histoire d’une violence et d’une noirceur impressionnantes. Il sera difficile d’oublier ce Scalp.
Issu d’une famille visiblement très religieuse, John Glanton (1819-1850) bascule assez rapidement dans la violence la plus totale. L’assassinat de sa future épouse par des Indiens apparaît comme un élément déclencheur, mais il ira bien plus loin que la vengeance.
S’il est un temps Texas Ranger et, ainsi, cadré par une autorité, rapidement il agit et évolue en électron libre. Mercenaire conduisant des hommes assoiffés d’alcool et de sang, il tue des Indiens afin de vendre leur scalp. Ne connaissant aucune limite, rien ne l’arrête ni ne le freine dans sa quête sanglante.
N’allons pas par quatre chemins : Scalp est une œuvre exceptionnelle.
Il y a d’abord l’objet, son format (23,9 x 33,5 cm), sa pagination (192 pages). Dès sa prise en main, il n’est pas difficile d’être impressionné par cet ouvrage. Celui-ci ouvert, la singularité des pages saute aux yeux. Si les cases ne sont pas matérialisées par un cadre, leur limite s’exprime par les espaces situés entre les dessins, mais certaines planches enchaînent les situations sans aucune respiration, le flot de l’action et la violence s’exprimant également par la mise en page. Des dessins en pleine page font parfois office de ponctuation et permettent de changer de rythme, de marquer une pause. Ces partis pris de mise en page rendent viscéralement compte du contenu de l’histoire, tout en donnant au dessin l’espace dont il a besoin.
La représentation des corps, le jeu sur leurs proportions (les têtes sont parfois particulièrement grosses) ou leur dimension hybride (mi-homme, mi-animal), nous conduisent tour à tour sur le terrain du littéral ou du symbolique. Scalp est une œuvre sur le corps, mais également du corps : manifestement lâchée sur le papier de manière cérébrale comme avec les tripes.
Cet album impressionne par ses choix narratifs, sa pertinence graphique et, ainsi, par sa grande liberté. S’il est fascinant, il ne laisse pas indemne : sa violence comme sa noirceur marquent, sans doute pour longtemps.
192 pages - 28 €
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