Le 14 octobre 2019
Quels sont les clips de rap français qui nous ont le plus marqués ce mois-ci ?
Notre avis : La rentrée, c’est souvent emmerdant et malheureusement ce n’est pas du côté du rap qu’on va trouver de quoi vraiment se réjouir. Peu de sorties marquantes, aucune claque à noter non plus, après un mois d’août déjà bien radin, vacances oblige. Dommage. En attendant la fin du mois d’octobre (qui nous a déjà réservé deux, trois petites lourdeurs), on profite de cette cargaison pour évoquer deux artistes émergents et leur clip respectif, qui ont tout autant leur place ici que les autres poids lourds cités.
Lowdy Williams – So Confused
On n’a pas souvent l’occasion de parler de Rennes dans le rap français (ou même en parler ici), mais quand un clip comme celui de So Confused débarque et s’impose dans ce qu’il y a eu de plus intéressant en la matière ce mois-ci, on ne peut pas passer à côté de l’occasion de parler d’une production de mon bled, pour ouvrir le bal. En cette rentrée un peu terne c’est bien du côté de Lowdy Williams, Sacha Arethura et Quentin Ribeyrol qu’on a trouvé le plus de satisfaction. Le délire est ultra-maîtrisé, fantaisiste sans jamais en faire trop ; l’occasion pour le rappeur de présenter son univers, via une palette de visuels se jouant avec dérision des codes de l’égotrip. Le résultat est pêchu, notamment grâce une direction artistique riche en idées visuelles lumineuses et réjouissantes, ainsi qu’à un rappeur plein d’assurance dans son excentricité.
Scylla & Sofiane Pamart – Olympia
Sa place dans ce top ne tient pas tant au clip qu’à l’annonce qui l’accompagne, celle d’un nouvel album de Scylla et de Sofiane Pamart. Pleine Lune nous a laissés une empreinte indélébile, donc c’est avec une grande impatience que l’on attend cette suite directe. En attendant, deux extraits ont été dévoilés, dont Olympia, qui confirment que les deux artistes n’ont absolument rien perdu de leur délicatesse et de leur capacité à toucher l’auditeur. Pour le visuel, on part également sur les mêmes bases minimalistes, avec un clip d’Adrien Lengrand à l’esthétique léchée, sans fioritures, se mettant au service du morceau, de la voix de Scylla et du piano de Sofiane Pamart.
PLK – Un peu de Haine
Pour accompagner la sortie de sa nouvelle mixtape, PLK met en image son amour relatif pour les forces de l’ordre avec Un Peu de Haine, ode décomplexée à la haine anti-flic. Le rappeur, qui n’a jamais caché sa rancœur pour la justice française, adopte une posture décontractée communicative, bien aidée par une instru entraînante de Junior, Wladimir Pariente et DSTprod. Le délire, certes régressif, étonne par le contraste entre la légèreté de l’atmosphère et le sujet qu’il évoque. PLK se défoule, sans oublier d’y ajouter la dérision qui caractérise de plus en plus ses clips, au fil du temps. Le clip de Original Kids fait la part belle à cette tonalité malicieuse, volontairement immature, maîtrisée de bout en bout.
Isha – Durag
Clip tellement simple et pourtant tellement efficace et prégnant. Pour accompagner l’annonce de son prochain projet, Isha revient à son amour pour les sons sombres, à cran et excentrique. La réalisation de Guillaume Héritier laisse au rappeur belge le soin de donner l’aura ténébreuse qui habite le clip. Le noir et blanc est crado, les punchlines crues font mouche, et l’instru d’Eazy Dew rentre dans la tête pour en prendre le contrôle ; aucun échappatoire possible. Durag est le genre de morceau qui te pousse à afficher ton plus beau regard noir, prêt à en découdre avec n’importe qui.
Bonus :
Gak – Mer de Nuages
Puisque la rentrée fut finalement assez pauvre, on en profite pour mettre en avant la douceur d’un rappeur venu tout droit de Brest. Je connais le gars (s’agit d’être transparent), j’aime sa musique et Mer de Nuages est une bonne occasion pour en parler un peu. Le clip de Maxime Croyal n’est pas exempt de tout défaut (une dernière partie trop handheld ou encore quelques plans surexposés), mais globalement la simplicité de la mise en scène tape dans le mille, avec cette atmosphère très calme et délicate. Rares sont les gueules de bois aussi douce-amères ; le flow blasé de Gak s’accompagne d’une attitude nonchalante et sincère, qui confère à cette Mer de Nuages une identité atypique. Une pause bien agréable.
Galerie photos
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