Le 7 novembre 2005
Un documentaire intéressant dans lequel Rithy Panh explore à nouveau la société et la mémoire cambodgiennes, ici à travers la présentation d’une troupe de spectacle.
- Réalisateur : Rithy Panh
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Cambodgien
- Durée : 1h22mn
- Date de sortie : 9 novembre 2005
- Festival : Festival de Cannes 2005
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Résumé : Le Cambodge est un pays aux rêves brisés. Il n’y a plus de théâtre, plus de salle de spectacle. Les arts traditionnels et populaires sont en train de disparaître à leur tour, face à la concurrence de la télévision. Mais il existe encore des artistes. Dépositaires d’une tradition qu’ils ne peuvent transmettre, faute de structures, de soutien financier et de lieux de spectacle, ils sont condamnés à vivre dans la misère, ou à monter des spectacles exotiques pour les touristes.
Critique : Après l’excellent S21, la machine de mort Khmère rouge, on attendait avec intérêt le dernier documentaire de Rithy Panh. Le sujet de ce dernier film est moins ouvertement politique et historique puisqu’il évoque le quotidien d’une petite troupe d’acteurs. Les comédiens cambodgiens sont bien plus que des « intermittents du spectacle ». Les arts traditionnels et populaires subissent, plus que chez nous encore, la concurrence de la télévision et ne bénéficient d’aucun soutien financier de la part des pouvoirs publics. L’absence de salle de spectacles et la précarité pourraient décourager tout désir de comédie mais l’énergie et la pugnacité d’une petite poignée d’irréductibles apportent une lueur d’espoir. Dans un pays ravagé par le souvenir de la guerre et une industrialisation à deux vitesses, le théâtre reste le lieu de l’expression du traumatisme et de l’espoir. Dans une cage d’escalier, un hangar désaffecté ou un terrain vague, les vers d’Edmond Rostand permettent d’exprimer la rage et le désir d’accomplissement. Moins impressionnant que S21, qui abordait frontalement le thème du génocide, Les Artistes du théâtre brûlé mérite le détour pour ses séquences intimistes où l’on ignore si le cinéaste filme une répétition ou une tranche de vie des acteurs dans leur quotidien, la frontière entre l’art et la vie devenant ainsi trouble. Un témoignage résume à lui seul tout le discours du film : « Bientôt, les gens ne connaîtront plus que les films de fantômes. Cent chaînes câblées. Le karaoké, tu passes, tu repasses, tu chantes, tu rechantes les mêmes paroles, comme un perroquet. Regarde cette salle, toujours en ruine, à ciel ouvert depuis dix ans. Et tu as vu, ils construisent un énorme casino ». Les propos sont tenus par un acteur qui, comme ses pairs, est un enfant de la balle et persiste à vouloir perpétuer la tradition des planches.
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