Les trente glorieuses
Le 6 septembre 2018
Funk et mélodieux, le dernier Kravitz sonne la révolte, avec une efficacité musicale qui embellit un peu plus ses trente glorieuses.
Sortie le 7 septembre (BMG)
Onzième album pour Lenny Kravitz, celui de la révolte et des tournants de vie douloureux. Entre une réaction viscérale au monde qui l’entoure via des titres recommandables, We can get it all together, Who really are the monsters et surtout l’épique It’s enough, premier single puissant, dans lequel il délivre un message de ras-le-bol global contre tous les maux de la terre. Une révolte qui n’est plus sourde, très pop-star da,s l’âme, dans son expression de colère, entre celle d’un Bono et les dénonciations d’un Michael Jackson sur Earth Song, avec la légitimité musicale, la bonne texture musicale (quel solo de saxo !) qui, donne de la carrure à un texte plus malingre.
- ©2018 Mathieu Bitton
L’artiste qui célèbre près de 30 ans de carrière, évoque aussi l’amour filial, celui d’un fils qui a perdu sa mère, sur l’épatant Johnny Cash et ses développements subtils qui collent au plus près de son manque en tant que fils orphelin qui ne semble plus pouvoir offrir le meilleur de lui-même depuis la mort de l’être fondateur aimé. Il relate comment la gloire de Nashville, aujourd’hui elle-même disparue, Johnny Cash, l’a réconforté au détour d’un couloir d’aéroport, alors qu’il venait d’apprendre le décès de sa mère. Un morceau fondamental dans l’album, probablement le plus personnel, fort d’une authenticité bouleversante. Here’s to love monte encore un peu plus haut le mélodrame avec cet hymne universel à l’amour dont les paroles un brin naïves ("we are not here to judge", "there’s no room for hate"...) ne diminuent en rien la force cathartique du morceau qui évoque les haines raciales aux USA, et s’achève sur une magnifique partition gospel.
- © 2018 Mathieu Bitton
Des morceaux plus légers mais néanmoins féroces d’efficacité, comme Ride et le single estival 5 more days ’til summer, caractérisent tout le charisme mélodieux d’un projet qui ne perd pourtant pas le charme funk qui a toujours été à l’oeuvre au gré des opus de Kravitz. Le single Low déterre le cri de Michael Jackson pour un titre charnel, à la sensualité croisée entre Prince et le Roi de la pop, quand les vibrations de Who really are the monsters ? et du morceau titre Raise Vibration pulsent le début d’un album qui préfère s’achever sur une version très intimiste de Let love rule, avec I’ll always be inside your soul, love song de l’intime, qui s’assume en étant de très loin titre le plus court d’un album de 12 morceaux qui s’étirent presque systématiquement au-delà des 5 minutes, pour un ressenti plus viscéral. Gold Dust se savoure d’ailleurs davantage pour son empreinte musicale que pour sa prestance mélodique, non dénuée d’intérêt. Souvent, Raise Vibration gagne en épaisseur dans la parure musicale qui l’étoffe.
Rayonnant, l’album Raise vibration marque la cinquantaine superbe d’un artiste à l’image impeccable, définitivement plus rock star que révolutionnaire, mais n’est-ce pas la raison pour laquelle Lenny nous a toujours volontiers fait gober sa parenté pas si lointaine avec les génies du funk, sans totalement parvenir à les égaler.
- © 2018 Roxie Records Inc. under exclusive licence to BMG Rights Management Limited. Tous droits réservés.
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MICHOND 2 décembre 2018
Lenny Kravitz soulève sa conscience de star sur Raise Vibration
Sans surprise mais toujours aussi efficace !
Pour ce 11ème album studio, Lenny fait du 100% Kravitz. Pas de surprise donc à attendre des 12 longs nouveaux titres de cet opus (le morceau le plus court fait 4 mns). On retrouve les recettes toujours aussi efficaces de mélanges de funk, soul et rock vintage qui ont fait sa réputation.
Dénonciation des maux de la terre et de la folie des hommes à travers les passables We can get it all together et Who really are the monsters, ou le très bon et très puissant It’s Enough, Kravitz à la cinquantaine assumée et à l’image bien conservée prend conscience de son passage éphémère sur notre chère planète bleue.
Lenny Kravitz ne s’est pas caché de sa difficulté à écrire cet album. L’inspiration est venue d’une manière un peu mystique, les compositions sont nées à travers des rêves. Lenny se levait alors pour les écrire au fil des nuits.
Johnny Cash est le titre le plus personnel de Lenny où il évoque son incapacité à donner le meilleur de lui-même depuis la disparition de sa mère et l’anecdote de sa rencontre avec Johnny Cash dans un aéroport et qui l’avait réconforté alors qu’il venait d’apprendre le décès de sa mère.
Here’s to love hymne universel à l’amour aux paroles quelque peu naïves dénoncent les haines raciales aux USA. Le morceau est mélodique comme sait le faire Kravitz.
Low est notre préféré ponctué par le petit cri subliminal de Michael Jackson.
Raise Vibration est donc un album réussi notamment lorsque Kravitz marche sur les sentiers balisés de la Soul-Funk ou lorsqu’il écrit des morceaux intimistes mélodramatiques. L’album est dense (les morceaux vont tous au delà du format radio de 3’30 mns), les thèmes variés, la planète ne tourne plus bien rond, les haines raciales aux USA, l’amour et la douleur de la perte de l’être aimé. On s’agace parfois des paroles naïves voir niaises de certains titres mais on se régale de la puissance toujours aussi mélodique d’autres.
On a aimé :
Low, Johnny Cash, Here to Love, It’s Enough, 5 More Days’ Til Summer et Ride