Pour mener où, ce portique qui n’en est pas un d’ailleurs ? Une pergola plutôt, élevée au milieu de son jardin par Sébastien, prof de lettres dans un collège de campagne. Prédisposé au bonheur. Croyait-il... Jusqu’au jour où, insidieusement, son lot quotidien de menus plaisirs se met à compter pour du beurre. Seul subsiste un malaise ouateux. Celui de l’homme en crise pour qui la fuite du temps n’est plus que souffrance. Tant de deuils à faire, insurmontables : le départ des enfants devenus grands, la démolition de l’épicerie du village, les programmes scolaires chamboulés...

Dans le charme de sa langue toujours si juste, Delerm fait éclater les bulles d’un désespoir feutré et nous conte l’aventure d’une reprise en main personnelle, basée sur un désir impératif et inédit. Celui du portique et par là du jardin entier que l’homme va cultiver d’une manière toute voltairienne. Nature soumise au cycle des saisons, renaissant chaque printemps, pendant à la linéarité de l’existence humaine et à l’inouïe fugacité des choses. Bourgeons prêts à éclore pour faire revenir le goût de la première gorgée de bière... ou celui des gâteaux secs qui valent souvent mieux que les babas au rhum...