Le 21 juillet 2017
- Scénariste : PHICIL>
- Coloriste : DRAC
- Collection : METAMORPHOSE
- Genre : Chronique sociale
- Editeur : Soleil
- Famille : BD Franco-belge
Petit rêve mais grand album pour une grenouille jazzy.
La collection Métamorphose des éditions Soleil livre un nouveau petit bijou, qui suit les aventures d’un joueur de piano, bien « froggy », au sens où il est aussi batracien que français, dans le New York du début des années 1930. Pas si petit que ça, puisque l’album est conséquent, avec des dimensions élégantes et des pages bien remplies pour un bel objet littéraire, riche par le talent et la signification. L’histoire est pourtant celle d’un petit rêve, celui de devenir un musicien de renom, au moins aussi talentueux que les joueurs de jazz que Georges admire. Il va passer par plusieurs étapes, jonglant entre les saisons, les amis et les tentations. Pas de grands destins, pas de folies, si les personnages n’étaient pas des animaux ; l’histoire pourrait être un documentaire rendant bien la difficulté d’être un musicien dans le New York de l’après crise de 1929. Pour autant, le travail est intéressant, car chaque leçon de jazz sent le vécu à plein nez, les artistes existant voient leurs noms contrefaits en ceux d’animaux, tout cela créant une émulsion musicale et littéraire très agréable. Le caractère assez exaspérant du héros n’est même pas un frein pour le lecteur, qui va se prendre d’affection pour tous les personnages qui gravitent autour de lui, entre la voisine féline et l’ours venu du bayou de la Nouvelle-Orléans. Tranche de vie d’un homme, avec ses hauts et ses bas, il montre les difficultés des musiciens qui ne parviennent pas à réussir, que ce soit par malchance ou manque de talent.
Fort de plus de deux-cents pages parfaitement colorées dans des tons de poussière, cet album achève de révéler pour ceux qui ne le connaissaient pas encore Phicil. Son monde prend forme, avec les immeubles sans âmes d’un New York qui a connu les affres de la crise, des bars un peu miteux et des vies un peu craquelées. La dimension animale confère cependant un ton humoristique, avec quelques couleurs adroitement disséminées, qui rend l’album au final assez joyeux, presque enfantin, en tout cas subtil et sympathique. Puis, une fois refermé, l’œuvre apparaît : un travail colossal, et une volonté achevée.
Croisement de Blacksad et La la Land, Le Petit Rêve de Georges Frog a créé un monde à part, digne d’une fable américaine de La Fontaine, avec son ironie, ses péripéties et surtout sa morale finale. C’est donc un petit monument pour un grand hommage à la culture jazz qui est rendu ici, et à l’image de la musique qu’il présente, sans bruit ni prétention.
Auteur : PHICIL
Coloriste : DRAC
214 pages
27 pages
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Galerie Photos
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