Le passeur - La chronique BD

Un couple s’arrête dans une étrange ville frontière à la sortie d’un désert. Sam et Samantha sont déterminés à passer de l’autre côté, ils sont en quête du "Paradize". Comme dans un jeu malsain ils doivent répondre à des demandes étranges formulées par le maître des lieux. Au cœur d’un obscur trafic ils vont très rapidement se retrouvés piéger dans un engrenage impossible.

C’est du Hermann pur jus. Cette BD porte en effet la signature du Grand Prix d’Angoulême dans ce qu’il a de plus sombre et de plus fou. Hermann depuis des décennies et notamment au travers de sa série mythique Jeremiah, n’a cessé de dépeindre ces mondes, ces sociétés abandonnés ou la misère humaine, où la folie de nos civilisations fait rage. Il continue son chemin de croix avec cet album qu’il co-scénarise avec son fils Yves H.

Les deux hommes nous emportent dans une folie sans espoir, dans un tourbillon d’images qui heurtent de par leur violent réalisme et un scénario qui ne fait pas dans la fioriture où le détail, c’est violent et assumé. Le passeur c’est aussi un nom d’album qui fait mouche lorsque l’on sait que Hermann, ce gamin belge de 78 ans et avec plus de 50 ans de carrière continue à nous livrer sa force brute, seul ou avec son fils. Un sacré bonhomme, un auteur hors norme, une BD qui fait mouche dans la folie actuelle de nos société.