Le 22 décembre 2024
Cette comédie de Camille de Casabianca séduit dans un premier temps par son pitch décalé, mais peine à tenir la route, malgré la verve de Maïté.
- Réalisateur : Camille de Casabianca
- Acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Charles Berling, Michèle Laroque, Camille de Casabianca, Gérard Hernandez, Maïté, Richard Guedj
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Les Films du Losange
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 12 juillet 1995
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Résumé : Madame Petlet, une brave femme de la campagne, se retrouve nounou a Paris chez une scénariste de la télévision qui ne tarde pas a lui piller son histoire.
Critique : Il s’agit du cinquième long métrage en tant que réalisatrice de Camille de Casabianca, également connue en tant qu’actrice et scénariste, notamment pour son père, le cinéaste Alain Cavalier, qui la dirigea dans Un étrange voyage (1981) et l’associa à l’écriture de Thérèse (1986). Sorti dans l’indifférence quasi générale en pleine période estivale 1995, Le fabuleux destin de Madame Petlet a été vendu en misant sur la popularité de la cheffe cuisinière Maïté, fringante sexagénaire, visage familier de la télévision (La cuisine des mousquetaires,1983-97), et qui pour ses débuts d’actrice de cinéma se voyait propulsée tête d’affiche. L’intérêt majeur du film réside alors dans cette curieuse mise en abyme. Les producteurs et la réalisatrice-scénariste ont-ils entretenu avec la star de la cuisine du terroir les mêmes rapports que ceux établis entre les protagonistes du récit ? Même si l’on se doute bien que la réponse à la question convoque le second degré, la relation entre Nathalie (Camille de Casabianca), scénariste de télévision, et Janine Petlet (Maïté), campagnarde devenue la nounou de son bébé, attire l’attention du spectateur pendant une bonne partie de la narration. En panne d’inspiration, la jeune femme soutire les confidences de sa domestique, qui lui raconte en détail son existence passée. Naïve ou manipulatrice ? Toujours est-il que Nathalie s’empresse de retranscrire les faits dans le scénario du soap opera que lui a commandé Marcie (Michèle Laroque), directrice de programme opportuniste et arriviste.
Extrait
La suite importe peu, tant Camille de Casabianca enfonce des portes ouvertes sur les dérives de la course à l’audimat et de l’abrutissement des masses, la télévision dans ses pires aspects ayant constitué, personne n’en doute, le nouvel opium du peuple. Le début s’avérait pourtant prometteur, dans un cadre rural glauque, avec une tonalité décalée et foutraque qui n’est pas sans évoquer l’univers de Mocky (les mimiques et l’allure de Richard Guedj, en agriculteur alcoolique et pitoyable). Quand Janine s’installe chez Nathalie et son compagnon (Jean-Pierre Darroussin, pas encore bankable), on glisse plutôt vers la satire plus consensuelle des rapports de classe, tendance Chatiliez (La vie est un long fleuve tranquille), plus que Jaoui (Le goût des autres). Mais lorsque les quiproquos se multiplient, au gré de l’agitation des personnages, le film évoque davantage le Lautner d’On aura tout vu voire, sur sa fin, les bandes de Philippe Clair ou Jean Girault… On l’aura compris : Le fabuleux destin de Madame Petlet s’essouffle en cours de route, et ne tient pas toutes ses promesses. Mais Maïté est impeccable, avec une verve bien servie par les dialogues (« vous avez de la peau de saucisson devant les yeux, ou quoi ? »). On peut regretter qu’elle n’ait pas continué sa carrière cinématographique, même pour des seconds rôles. Car elle aurait pu être dans la lignée des Marguerite Moreno et Jeanne Fusier-Gir d’antan… Camille de Casabianca, quant à elle, poursuivit avec discrétion son parcours de réalisatrice, dans la fiction (L’harmonie familiale) ou le documentaire (L’heure du départ).
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