Language. Sex. Violence. Other ?

Après une escapade vers le blues-rock sur le poussif You gotta go there to come back, Kelly Jones et ses deux complices ont donc décidé de rebrousser chemin et de revenir vers leur premier amour, à savoir cette power pop aux guitares puissantes qui les fit découvrir. Les trois Gallois se retrouvent donc en territoire connu et, pour le coup, ça n’est pas plus mal. Au moins ne navigue-t-on pas à vue sur ce disque somme toute modeste (malgré un titre et une pochette "m’as-tu-vu"), qui semble voué à reconquérir le public originel. Et si on en croit les ventes en Angleterre, la mission est largement remplie. D’autant que des titres comme Superman ou Devil jouissent d’une puissance indéniable.

Certes, on peut toujours faire la grimace en entendant Kelly Jones faire traîner ses syllabes à la manière d’un Liam Gallagher qui aurait mis les doigts dans la prise, et on peut regretter la présence exagérée de ces guitares graisseuses et bien trop voyantes. Mais il faut également reconnaître au groupe un réel sens de l’accroche et de la mélodie chewing-gum. Cela marche d’ailleurs particulièrement bien sur les deux morceaux les plus pop de l’album, à savoir l’élégant Rewind et surtout l’excellent single Dakota, qui reste un modèle d’efficacité pop : l’air de rien, cette ritournelle se cale quelque part dans notre cerveau, évitant soigneusement les neurones chargés de repérer l’originalité. Elle se dirige directement vers le les zones ayant pour mission de nous délivrer ces doses de plaisir facile nécessaires à notre si pénible existence.