Le 25 septembre 2018
Un premier récit généreux, mais trop maladroit pour convaincre.
- Auteur : Lindsay Philippart
- Editeur : Editions Vérone
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 3 mai 2018
- Plus d'informations : Le site officiel
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Résumé : Quand elle rentra chez Délia, elle ne vit personne dans la maison. « Ils sont certainement partis faire du canoë », pensa-t-elle. Elle alla dans la cuisine pour se servir un verre d’eau. Elle entendit du bruit derrière elle. Son verre glissa de ses mains quand elle vit qui se tenait sur le pas de la porte.
Notre avis : On aurait volontiers aimé le personnage de Lola, adolescente malmenée par un contexte familial difficile, que sa mère exhorte à suivre ses amis dans un voyage de réconfort. La présence de son amie Délia l’aidera sûrement à surmonter son mal-être. Mais les généreuses intentions de l’auteur, qui construit un pur récit de résilience, ne sont pas soutenues par des caractérisations psychologiques suffisantes, outre que l’emploi quasi ininterrompu des dialogues, ne nous permet pas d’ancrer l’action dans un espace défini. A moins qu’il n’ait la volonté d’ellipser ce qui semble superflu, le texte ne nous dit rien de la maison familiale où se déroule l’action. Il semble pourtant que l’irrépressible joie de rejoindre ce décor agreste supposait des précisions descriptives, dont la matérialisation aurait permis de considérer les protagonistes en situation. Car la majeure partie des événements se déroule au sein de la demeure : soit trente pages, sur les quarante que compte cette longue nouvelle, construite comme un roman, précipitant les événements, alors que certaines scènes auraient mérité d’être étirées... et surtout narrées. Pour donner de la chair à ces personnages qui, sans doute, le méritent.
Au lieu de quoi, les corps dissociés de leur environnement, pas plus incarnés dans la singularité de leur mouvement que dans la personnalité de leurs échanges, s’affrontent ou se réconfortent à coup de phrases-clichés ("il l’a jetée comme une vulgaire chaussette", "On est bien d’accord, comme pas mal de gens dans ce monde"). Parfois, la langue renonce à nommer, comme si elle semblait abdiquer devant la difficulté de la tâche -"il attendrait le bal pour dire de faire quelque chose"- ou s’infléchit brusquement vers la familiarité dont on mesure le caractère involontaire à l’aune de sa récurrence -"tout le monde était en robe ou en costard"-. La vérité dément son titre et ne rend pas hommage à ce qu’augure sa situation initiale : la parenthèse initiatique d’une jeune fille perdue.
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