Le 22 juillet 2020
- Scénariste : Carlos Trillo >
- Dessinateur : Eduardo Risso
- Editeur : iLatina
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 10 juillet 2020
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Bolita mêle polar et fresque sociale dans une ville de Buenos Aires rongée par les inégalités et la violence.
Résumé : Comme beaucoup de Boliviens immigrés en Argentine, la jeune Rosmery vit dans un bidonville de Buenos Aires. Elle officie comme femme de ménage dans les beaux quartiers du nord de la ville pour survivre. Sur la recommandation de l’évêque, elle est engagée par un frère et une sœur d’origine allemande. Détective amateur, Bolita se met en tête d’enquêter sur ses étranges employeurs…
Bolita est l’œuvre de deux grands noms de la bande dessinée argentine : le scénariste multi-récompensé Carlos Trillo (1943-2011), auteur de Cybersix et de La grande arnaque récemment réédité, et le dessinateur Eduardo Risso (né en 1959) connu pour la série 100 bullets. Ce duo de prestige livre à travers un polar une peinture des inégalités sociales de l’Argentine contemporaine. « Bolita » est un qualificatif péjoratif utilisé en Argentine pour désigner les immigrées boliviennes. La « Bolita » qui anime l’intrigue, Rosmery Ajata n’est ni belle ni particulièrement sympathique, mais déterminée à ne pas se laisser faire en dépit de sa condition sociale et du mépris qu’elle inspire à ses employeurs et de la violence qui l’entoure.
- iLatina / Carlos Trillo – Eduardo Risso
L’un des intérêts majeurs du scénario de Carlos Trillo est de mettre en scène cette femme émancipée au cœur du récit. Comme le souligne la préface de l’éditeur, ce personnage résonne avec les manifestations de femmes argentines en faveur de l’égalité et contre le système patriarcal. Autour de Rosmery gravitent des personnages hauts en couleur qui répondent au code du polar noir, du policier violent à l’évêque véreux en passant par le couple incestueux.
- iLatina / Carlos Trillo – Eduardo Risso
Le passage de Rosmery des bidonvilles aux quartiers cossus de Buenos Aires nous offre une fresque très réaliste des deux extrémités de la société argentine, deux mondes qui se croisent sans se voir. Eduardo Risso offre un bel exemple de maîtrise du noir et blanc et dessine avec la même aisance l’intérieur des bidonvilles et les hôtels particuliers de Buenos Aires. Au-delà du polar qui ferait de Rosmery un Alack Sinner au féminin, Bolita porte un regard éclairant sur l’Argentine contemporaine.
80 pages - 15 €
