Le 2 novembre 2024
- Dessinateur : Jean Dalin
- Genre : Aventure, Fantasy
- Editeur : Sarbacane
- Famille : BD Franco-belge, Roman graphique, Album Jeunesse
- Date de sortie : 2 octobre 2024
- Durée : T.1
Une première aventure graphique, poétique et dramatique particulièrement brillante.
Résumé : Marv, ancien inventeur, est désormais livreur, et lorsqu’il pénètre dans l’enceinte de l’usine Traitruss, la plus incroyable et riche de toute la ville, c’est pour remettre en main propre une lettre à la veuve de l’industriel, Olympe.
Critique : L’âge n’est clairement pas un bon indicateur quand il s’agit de mesurer le talent, et Jean Dalin le prouve avec une assurance désarmante au moment où il publie La trahison d’Olympe, un bel objet graphique qui déborde d’habileté et de génie. On sent, du début jusqu’à la fin, que l’auteur a choisi un parti pris : celui de faire dans cet album ce qui lui plaisait. En effet, cette histoire de cité d’inventeurs d’un monde de fantasy imaginaire, où une conception de machine anti-gravité a changé beaucoup de choses, mais pas la séparation entre les riches et les pauvres, rappelle beaucoup de mondes steampunk ou autres contes modernes, mais très vite on s’en détache pour pénétrer dans une usine où l’onirique côtoie l’inique. Une quête d’un livreur, un sujet qui serait presque tiré de notre société actuelle, un duo de personnages quasiment comiques, quelques figures secondaires qui d’opposants se transforment en adjuvants, et enfin une énigme : qui est cette Olympe, et quelle est sa trahison ? Autant d’éléments qui forgent un récit inédit, à la fois linéaire et pluriel, car des souvenirs s’invitent, ainsi que plusieurs points de vue. La trame scénaristique a une force multiple : celle de plaire à tous les publics, convenant aux plus jeunes, aux ados et aux adultes par son caractère inventif.
© Sarbacane / Dalin
Avec ses allures de Wonka qui aurait rencontré Zola, entre Ponthus et Moebius, l’entreprise qui sert de décor (et de prétexte à la quête) est un entrelacs d’étages aussi absurdes qu’un procès de Kafka et aussi beaux qu’une peinture de Bruegel l’Ancien qui aurait vécu dans une dimension parallèle. Le dessinateur dévoile des planches doubles immenses et faites de détails infimes, où l’on s’étonne de voir apparaître une bulle de dialogue, qui ne sert pas à faire avancer l’intrigue mais bien à repérer le héros. Les conceptions verticales, horizontales ou en spirale sont autant d’originalité qui déroutent habilement le lecteur tout au long des pages, comme si la surprise et l’invention étaient les maîtres mots de la volonté graphique. Encore élève il n’y a pas si longtemps, Jean Dalin est donc passé maître en un temps record, et dans un premier album s’il vous plaît.
© Sarbacane / Dalin
Album superbe, quête du passé, revanche personnelle et enquête amoureuse se mêlent dans un scénario qui semble un prétexte à la liberté graphique, où le lieu et l’audace l’emportent sur le récit et la tradition.
96 pages – 27 €
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Galerie photos
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