Le 11 janvier 2013


- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 52mn
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
Ce documentaire revient, à travers un parcours biographique assez classique, sur l’une des figures les plus influentes de la peinture américaine du XXème siècle. Portrait d’un peintre parti à la recherche de son propre intérieur dans le monde extérieur...
– Diffusion sur arte le 14 octobre 2012 à 16h10
– Sortie du DVD : 6 novembre 2012
Ce documentaire revient, à travers un parcours biographique assez classique, sur l’une des figures les plus influentes de la peinture américaine du XXème siècle. Portrait d’un peintre parti à la recherche de son propre intérieur dans le monde extérieur...
Notre avis : Hopper est l’un des rares peintres du XXème siècle à avoir accédé, inconsciemment et comme par méprise, à l’un des statuts les plus convoités par les mondes de l’art, celui d’une référence visuelle immédiate, tellement ancrée dans la culture esthétique du spectateur contemporain que c’est parfois un paysage ou une situation qui nous semble renvoyer à une toile, et non pas l’inverse. Cette influence décisive sur le regard que nous portons en direction de notre propre monde moderne, La toile blanche d’Edward Hopper l’esquisse seulement, pour se concentrer sur le parcours biographique d’un peintre dont les premiers succès émergent seulement à l’âge de 31 ans. Formé dans l’illustration, nourri à l’école réaliste de Robert Henri, Hopper finit par s’imposer en ce début de siècle comme l’un des observateurs les plus délicats de la « situation » de l’homme américain moderne : désespérance et mélancolie traversent les regards vides des personnages en errance sur les toiles, et même les espaces intérieurs et extérieurs que peint parfois Hopper, comme autant de décors possibles pour des drames humains et citadins, revêtent une intensité émotionnelle rare. Comme le suggère Wim Wenders dans le documentaire, cette qualité intérieure des espaces représentés par Hopper tient sans doute à sa maîtrise de la lumière, jamais écrasée par la forme, et valorisée pour elle-même au sein du cadre pictural.
Très classique et didactique, le documentaire brasse à la fois les grands thèmes et les principales lignes esthétiques qui parcourent l’œuvre de Hopper, tout en suivant chronologiquement la biographie du peintre. Et comment faire autrement, dans le format réduit d’un 52 minutes ? Ce choix de la concentration sur l’éparpillement – des heures entières de documentaire pourraient être consacrées à la seule question de l’influence de Hopper sur le langage cinématographique – constitue une bonne introduction à l’œuvre, sans prétendre en déchiffrer toutes les clés. Les interventions de Wim Wenders, en particulier, apportent un regard extérieur et personnel – un regard « d’artiste » – sur le travail de Hopper. Une invitation en tout cas à aller voir ou revoir les toiles d’Hopper à l’occasion de la rétrospective au Grand Palais, à Paris, du 10 octobre 2012 au 28 janvier 2013.
Le DVD
Une édition simple, qui contentera les amateurs (légers) du peintre américain...
Les suppléments
Une interview de Wim Wenders de 38 minutes développe le rapport du plus international des cinéastes allemands à Edward Hopper, dans la conception de la lumière, des cadres ou encore de la dramaturgie. Eclairant, mais un complément un peu succint pour un documentaire lui-même très condensé...
Image
Rien à dire sur les conditions de reproduction des toiles de Hopper, où la lumière et la couleur jouent un rôle si capital. Le reste des entretiens et des prises de vue demeure un peu plat et adapté à une diffusion TV...
Son
Une seule piste disponible, de bonne qualité, et bien mixée - la voix d’Amalric étant un arrière-plan idéal pour la mélancolie des scènes de Hopper...