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Le 3 mai 2005
La littérature américaine dans ce qu’elle a de meilleur : une prose dense et lumineuse pour raconte le destin de deux hommes confrontés à des choix cruciaux.
Seul un américain pouvait écrire un roman pareil. Elwood Reid, d’une prose dense et lumineuse, raconte le destin de deux hommes confrontés à des choix cruciaux. Normalement, l’un est du côté des bons, l’autre des méchants...
Elwood Reid est très fort. Pour attraper le lecteur, le ferrer, puis l’emprisonner dans ses filets, on peut dire qu’il sait parfaitement s’y prendre. Pour raconter dans ce roman extrêmement touffu le parcours de deux hommes qu’a priori rien ne rapproche, il met en place un savant jeu de pistes, mêlant une trame policière à une étude de mœurs et de caractères. Elwood Reid est un fin observateur, un chirurgien de l’âme, un espèce de caméraman embarqué à l’intérieur des consciences. L’évolution de la société américaine de la fin des années 70, c’est au travers de ces deux personnages qu’il en parle.
Deux hommes dont les existences semblent sur le point de s’arrêter, deux hommes qui ont la sensation d’être parvenus à la fin de quelque chose. L’un, Phil Fitch, se rebaptise D.B. Cooper après avoir menacé de faire sauter un avion. Pour le faire renoncer, le marché est simple. Il exige deux cent mille dollars. Ce type n’a plus rien à perdre. Son existence est bouchée, et il ne craint pas de jouer le tout pour le tout. Une fois ses exigences satisfaites, il réussit à sauter de l’avion et part se réfugier au Mexique. L’autre, résigné, le moral dans les chaussettes, est un flic obligé de prendre sa retraite. La retraite, c’est normalement le moment idéal pour parcourir les terrains de golf, bricoler dans sa maison, ou aider son beau-père à rafistoler un bateau. Mais Frank est hanté par son passé, surtout par l’os qu’il conserve au fond de sa poche, celui retrouvé sur un corps non identifié, à proximité de l’endroit où un certain D.B. Cooper a sauté les poches lestées par les dollars. Frank sait qu’il ne retrouvera pas la paix tant que cette affaire ne sera pas résolue et il décide de donner un coup de main à une nouvelle recrue de la police locale, passionnée par cette histoire non bouclée.
Dix ans plus tard, le parcours de ces deux hommes finira par se téléscoper. Mais Elwood Reid avance à pas de loups, sans jamais forcer l’allure, prenant le temps de décortiquer avec une minutie extraordinaire l’en-dedans de ses personnages. Très vite, la trame policière s’efface pour laisser place à l’histoire de deux hommes qui, chacun à sa façon, vont tenter une dernière fois d’accéder à la délivrance. L’un et l’autre sont pétris d’un orgueil rentré, habités par les désillusions, rongé par les remords. Elwood Reid pose la question de savoir s’il est possible de tordre le cou au destin et de faire table rase de ce que l’on sème tout au long d’une vie. Assurément, la réponse est non.
Elwood Reid, La seconde vie de D.B. Cooper (D.B., traduit de l’américain par Freddy Michalski), Albin Michel, coll. "Terres d’Amériques", 447 pages, 22,50 €
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