La ride – Simon Boileau, Florent Pierre – la chronique BD

Critique : La Ride – terme à prononcer à l’anglaise, « raïde » – est une véritable invitation au voyage, mais à un voyage sobre où chaque kilomètre parcouru nécessite un effort, où les paysages défilent lentement, où l’on prend le temps d’apprécier chaque halte. Florent et Simon pédalent non seulement pour le plaisir de l’effort, mais aussi pour se retrouver. Au-delà d’être le fruit d’un désir d’ailleurs, le voyage est également une forme d’introspection. Le fait de pédaler, d’être soumis aux aléas – le dérailleur qui flanche, la côte plus abrupte que prévu, l’orage qui tombe… – place le rider face à lui-même. L’album est le fruit d’une expérience vécue, puisque les deux auteurs ont mis en scène leur périple, dans une version sans doute un peu romancée.

Simon Boileau, Florent Pierre / Dargaud

Mais ne nous y trompons pas : loin d’un propos métaphysique, La Ride est un récit de voyage drôle et percutant, rendu extrêmement dynamique par son découpage varié et par le trait tout en mouvement de Florent Pierre. Le dessinateur met en scène la campagne française dans sa beauté – et parfois sa monotonie –, ses lotissements et ses villages typiques parfois déserts. L’album nous surprend davantage lorsqu’il mobilise l’imagination pour transmettre au lecteur les sensations et le vécu des deux baroudeurs : course-poursuite fictive avec des fous de la pédale, gâteaux tournant autour de l’infortuné cycliste qui connaît un coup de fringale… Avec des répliques et clins d’œil bien sentis, ces instants hors du temps font le sel de l’album, qui fait parfaitement passer son message.

Simon Boileau, Florent Pierre / Dargaud

La carte de l’escapade de nos deux riders.

Grâce à l’enthousiasme de ses auteurs, gageons que La Ride saura communiquer la passion de l’escapade à vélo à ses lecteurs. À mettre d’urgence entre les mains des cyclistes, aguerris ou non.