Mise en demeure
Le 17 octobre 2005
Après le bouleversant Un certain Felloni, Michèle Lesbre nous chuchote dans La petite trotteuse une délicate quête des origines.
- Auteur : Michèle Lesbre
- Editeur : Sabine Wespieser
- Genre : Roman & fiction
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"Ma maison me regarde et ne me connaît plus"... La vie en marche nous emmène souvent bien loin de notre enfance qui s’efface peu à peu dans la brume. Michèle Lesbre prend à contre-pied la mélancolie hugolienne en dessinant des maisons imaginaires afin d’y retrouver ses propres racines. La petite trotteuse est en effet né d’une expérience personnelle, la découverte par l’auteur de la montre de son père disparu. Evitant la facilité de ces autofictions simplistes qu’on nous a copieusement servis ces dernières années jusqu’au dégoût, Michèle Lesbre a capturé une émotion intime pour tisser autour un délicat roman.
Suite au déménagement de sa mère, la narratrice de La petite trotteuse a découvert une boîte contenant quelques affaires personnelles de son père dont le câblogramme annonçant sa naissance, et sa montre. "D’un geste machinal, j’avais mis la montre en marche. Le tic-tac avait surgi avec une violence inattendue. J’avais cru ne pas survivre à ce bruit presque imperceptible, cette course inexorable de la petite trotteuse qui me donnait le vertige. Trente ans après sa mort, mon père me quittait de nouveau. La douleur était entrée en moi d’un seul coup."
La montre glissée dans sa valise, la narratrice entame un étonnant voyage à la recherche d’elle-même. Elle prend le train et entreprend de visiter des maisons à vendre. Trente plus exactement. Des lieux abandonnés dans lesquels elle se promène à l’écoute des fantômes, traquant le moindre détail porteur de sens. Une tache sur un mur, une vieille paire de chaussures sont autant de prétextes à faire émerger de la brume un souvenir d’enfance et l’image du père de plus en plus précise. "Le passé même lointain, est toujours tapi quelque part, prêt à bondir." Les souvenirs se précipitent soudain au cours de la dernière étape de son périple et l’impalpable peu à peu prend consistance dans le flottement de la mémoire. Entre passé et présent, Michèle Lesbre raconte cette quête d’identité dans un léger chuchotis qui lentement nous berce au point de s’imposer, rassurant et mélancolique telle une trotteuse de montre, dans notre imaginaire.
Michèle Lesbre, La petite trotteuse, éd. Sabine Wespieser, 2005, 192 pages, 18 €
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