La chaleur des rues de Tel-Aviv, le romantisme des grandes villes européennes, l’air suffocant d’Egypte, c’est dans cette ambiance aux couleurs et odeurs prégnantes que Judith Katzir a bâti son premier roman. Lumières et senteurs s’enlacent pour faire éclater les poètes hébreux, l’esthétisme des cités européennes ou encore les antiques arts égyptiens. A l’image de ce bouillonnement culturel, Rivi et Igal se livrent à corps perdus dans le tumulte de leur aventure.

Pourquoi cette jeune étudiante et cet homme, barbe drue et cheveux grisonnants, s’adonnent-ils à l’exubérance de leur histoire sans faire fi des vingt ans qui les séparent ? L’agonie d’un mariage, la volatilité des amours de jeunesse, le manque d’un père absent, l’opposition à une mère aussi belle que superficielle, autant d’hypothèses qui se construisent au fil des lignes. Mais peut-être plus que cela, l’insatisfaction existentielle et l’inaccessibilité amoureuse guident cette passion où la jalousie trouve sa plus douloureuse expression.

Largement autobiographie, cette histoire d’amour plombée par une impossibilité sans suspense est relatée par Judith Katzir dans un style vivant et dynamique. Le premier roman d’une jeune femme qui se cherche avec ardeur.