Notre avis : Auteure du remarqué Sorcières Associées, Alex Evans développe à nouveau son univers de prédilection, celui de la magie, dans le roman La Machine de Léandre et la nouvelle qui lui fait suite, La Chasseuse de livres. D’un côté, elle met en scène une scientifique, de l’autre, une princesse. Ces deux héroïnes sont les narratrices respectives des deux récits. Le lecteur perçoit ainsi les événements à travers le prisme du caractère bien trempé des deux femmes, qui s’affirment et consolident leur existence par rapport aux hommes sur lesquels elles portent un regard critique et ironique. On est loin de la misogynie que Alex Evans reproche aux récits d’heroïc fantasy.
Le roman et la nouvelle qui lui fait suite sont classés par l’éditeur dans le genre fantasy. Au premier abord, on pourrait penser lire des textes de steampunk, si ce n’était l’existence de deux éléments qui ajoutent une touche de fantasy, comme l’entendent les Anglo-Saxons. En effet, le lecteur découvre d’abord la carte d’un monde totalement imaginaire, celle d’une planète qui côtoie des univers parallèles, est issue de l’évolution de la légendaire Atlantis et qui ne renvoie à aucun continent ou pays existant. De plus, au développement industriel et aux ingénieurs, s’ajoutent les magiciens et les créatures de l’imaginaire, du fantastique, et des contes - succubes, sorcières, dragons...
Alex Evans a voulu construire un roman loin des clichés et des topoï de la high-fantasy et de l’heroïc-fantasy. Dans La Machine de Léandre, où elle situe l’intrigue quelques années avant celle de Sorcières Associées, l’auteure développe le concept d’une "magie fluctuante" (dixit Alex Evans), à laquelle les êtres humains doivent s’adapter.