Le 5 mai 2020
Un abbé mystique va succomber aux charmes d’une femme, qui passe le plus clair de son temps dans un parc luxuriant. Une adaptation du roman de Zola à demi réussie. La partie qui se déroule dans le parc est à la limite du risible.


- Réalisateur : Georges Franju
- Acteurs : Francis Huster, Margo Lion, André Lacombe, Gillian Hills, Lucien Barjon
- Nationalité : Français
- Distributeur : Valoria Films
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 21 août 2023 21:00
- Chaîne : OCS Géants
- Date de sortie : 14 octobre 1970

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Résumé : Dans la campagne provençale, l’abbé Archangias (André Lacombe) profite de la charette d’un paysan (Lucien Barjon) pour rentrer dans sa cure. En route, le paysan surprend sa fille avec son ouvrier. Il les bat avec son fouet. Ensuite, le religieux, au nom de Dieu, insulte et crache sur la jeune fille. Plus tard, l’abbé rejoint l’abbé Mouret, qui dit la messe avec beaucoup de ferveur, mais sans aucun paroissien.
Critique : Pour son premier film en couleur, George Franju adapte avec Jean Ferry, scénariste qui a notamment collaboré avec Henri-Georges Clouzot et Luis Buñuel), le roman éponyme d’Emile Zola.
Plus que l’histoire d’amour de l’abbé avec Albine (Gillian Hills), une relation sulfureuse, mais traitée à part, c’est une vision peu positive de la religion qui est privilégiée.
D’un côté, l’abbé Archangias est très conservateur, défend l’empereur, les riches, la messe en latin et il dénigre les pauvres. D’un autre, l’abbé Mouret est empathique avec tous, il figure une sorte de précurseur du prêtre ouvrier, mais il s’avère rongé par un mysticisme radical.
Le film ne prend tout son intérêt qu’à partir du moment où les deux personnages s’affrontent, c’est-à-dire au début et à la fin de l’histoire.
La partie centrale frise le ridicule, où l’abbé Mouret, après avoir été malade et soigné par la belle Albine, se divertit avec elle dans un parc luxuriant. Peu de clichés du paradis terrestre nous sont épargnés, y compris le serpent tentateur (bien gros, d’ailleurs, pour un reptile provençal !).
Quelques plans rappellent l’originalité du cinéaste : un bâtiment en ruines filmés à différents moments de la journée, une luxueuse statue de la Vierge au milieu d’une église délabrée, la fulgurance d’une scène de violence d’un anticlérical envers l’abbé Archangias.
Francis Huster, pour son premier long métrage, hérite d’un rôle écrasant où il semble mal à l’aise, autant dans son église où il surjoue la dimension spectrale de son personnage, que dans le parc où il ne paraît pas vraiment subjugué par les longues promenades avec Albine, dans la luxuriance d’un jardin livré à lui-même.