Ardoise
Le 19 septembre 2005
Un appel à la fantaisie et une ode à la digression
- Auteur : Pierre Mérot
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Si l’éditeur considère que la littérature n’a pas d’avenir en dehors du texte réaliste, tel n’est pas l’avis de l’auteur pour qui écrire tient d’abord de l’exercice de haut vol. Mérot publie un appel à la fantaisie et une ode à la digression.
Pierre Mérot serait-il en train de glisser vers le gouffre dans lequel l’écrivain contemple, admire, déteste ou se passionne pour son double ? Serait-il à ce point dépendant de son "Oncle" pour être devenu l’écrivain d’un seul personnage, celui de l’écrivain alcoolisé, marginal et tendre, qui tente de mettre KO les moulins à vent de l’édition et de la littérature ? Tout permet de le croire avec ce nouveau roman, L’Irréaliste, ode à la bière, à l’inspiration incertaine et à l’amour sublimé.
Publié aux "Editions Astronomiques" (Flammarion), l’"Oncle/Professeur Pétoncle" (Mérot) a connu un succès appréciable avec Pétoncles (Mammifères), un roman dont "Cheval Fou" (Beigbeder), son directeur littéraire, a vanté les mérites. Mais Cheval Fou souhaite passer aux choses sérieuses et lui réclame un texte réaliste, seul avenir pour la littérature. Et c’est là où le bât blesse. L’Oncle est un poète, un écrivain planant, un auteur incapable de produire autre chose qu’une prose voltigeant dans tous les sens, une dentelle de mots résonnant avec grâce aux oreilles du lecteur. Avec humilité et modestie, il va tenter, non sans mal, de convaincre Cheval Fou du bien fondé de son point de vue.
Et Mérot se lance dans la rédaction de son précis de littérature, à la manière d’un Bukowski écumant les rues parisiennes à la recherche d’une épicerie ouverte pour faire le plein de bière avant de se pencher sur sa feuille, débordant d’amour pour sa Russe Oblomova, une "Lolita inversée", se perdant entre cuites, déprime et moments de liesse. C’est le roman d’un écrivain amoureux des mots et de la bouteille, dépassé par un univers éditorial qui vend des livres comme d’autres écoulent des slips. C’est un livre curieux, amer et drôle, débordant d’une tendresse avouée pour ce qui se fait de plus en plus rare : l’écriture en roue libre.
Pierre Mérot, L’irréaliste, Flammarion, 2005, 208 pages, 18 €
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