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Le 21 février 2005


La nouvelle star des lettres britanniques traque le culte de l’image dans son dernier roman L’homme à l’autographe.
La nouvelle star des lettres britanniques traque le culte de l’image dans son dernier roman L’homme à l’autographe.
Elle a trente ans, de grands yeux noirs mélancoliques, la peau cuivrée et son premier roman, Sourires de loup, après avoir reçu force prix, l’a propulsée au rayon des nouveaux prodiges de la littérature britannique. Bref, la somme de clichés était réunie pour que la sortie du deuxième roman de Zadie Smith soit attendue de pied ferme. Cela tombe bien, L’homme à l’autographe constitue une critique assez drôle de notre société de l’image et du paraître.
N’offrant aucune prise à la catégorisation forcenée dans laquelle on se complaît d’ordinaire, son héros, Alex-Li, a en effet tout pour brouiller les pistes. D’un père chinois et d’une mère juive, éduqué au rythme du Tao et de la Kabbale, Alex-Li a appris à relativiser toute spiritualité trop étouffante au grand dam de ses amis qui tentent de le persuader chaque année de célébrer selon les rites juifs l’anniversaire de la mort de son père.
Le jeune homme s’emploie quant à lui à utiliser à son profit la fascination exercée par la célébrité et les paillettes. Il est en effet courtier en autographes et passe ainsi ses journées à acheter, analyser et vendre photos, lettres et souvenirs en tous genre de stars au sommet ou oubliées. Mais cet autographiste a une petite faiblesse, à savoir sa passion pour une starlette des années cinquante, Kitty Alexander, dont aucune signature n’a été répertoriée à ce jour sur le marché des autographes. Une photo signée des mains même de la dame et envoyée à son domicile va entraîner Alex-Li dans des aventures rocambolesques.
Emaillées de dessins et idéogrammes en tous genres, comme pour mieux souligner l’impossibilité de dire le nom du divin, les tribulations d’Alex-Li oscillent entre quêtes de l’absurde et de l’absolu, collectes d’images et d’amour, le tout parsemé d’anecdotes hilarantes. Dommage que cette petite comédie douce-amère patine parfois à vide.
Zadie Smith, L’homme à l’autographe, (The autograph man, traduit de l’anglais par Jamila et Serge Chauvin) Gallimard, 2005, 406 pages, 22,50 €