Pazuzu n’est pas content
Le 17 novembre 2004
Un film d’épouvante mort-né qui retranscrit au plus juste le pourrissement intrinsèque d’un projet improbable.
- Réalisateur : Renny Harlin
- Acteur : Stellan Skarsgård
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Warner Home Video
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– Durée : 1h52mn
– Titre original : Exorcist : the beginning
Un film d’épouvante mort-né qui retranscrit au plus juste le pourrissement intrinsèque d’un projet improbable.
L’argument : Le Père Lankester Merrin est hanté par le souvenir des atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale. Sentant sa foi l’abandonner, il quitte sa Hollande natale pour effectuer en Afrique un voyage de la dernière chance. Un pèlerinage qu’il espère salvateur...
Notre avis : Si on se réfère à la légende qui veut que chaque tournage d’un Exorciste soit maudit, alors celui de L’exorciste : au commencement n’échappe pas à la terrible règle. Parmi toutes les mauvaises nouvelles qui ont été rapportées au sujet du film, la plus édifiante demeure celle concernant Paul Schrader, cinéaste et scénariste émérite, qui a été viré comme un malpropre parce que sa conception du produit fini était plus proche du drame fantastique que du film d’horreur.
Renny Harlin remplace au pied levé le scénariste de Taxi driver et, en faiseur honnête et versatile, refait la quasi-totalité des scènes originelles. Ses effets ne sont pas nouveaux et guère subtils : il use de tous les ressorts horrifiques possibles et abuse de la surenchère gore. Cette démarche peut heurter mais elle reste parfaitement cohérente dans un film d’épouvante mort-né qui retranscrit au plus juste le pourrissement intrinsèque d’un projet improbable.
Pris comme simple objet de divertissement, le film n’est pas intéressant mais son jusqu’au-boutisme, ses excès et ses représentations de situations risquées à l’écran (un gamin qui se fait déchiqueter par des hyènes devant un père impuissant, ou alors un prêtre confronté à des choix de Sophie dans un camp de la mort) forcent le respect et appuient l’ambivalence d’un récit braque qui oscille entre le grotesque et le sublime, l’exécrable et le divin.
En bourrin qui se respecte, Harlin (dont on attend toujours le Mindhunters) démolit un dessein sinistré et signe un film gore vraiment malsain. Si les vingt dernières minutes, loin du trouble initial, lorgnent plus vers un épilogue trivial à la Evil dead qu’une conclusion terrifiante d’angoisse sourde, tout le reste du métrage instille un drôle de mystère dangereux qui a le mérite de mettre mal à l’aise. C’est souvent raté mais c’est précisément le genre de petit film malade tellement mal fichu et casse-gueule qu’il s’attire plus de mansuétude que de haine.
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