Le 12 septembre 2010

- Genre : Fantastique
- Festival : L’Etrange Festival 2010
Pour son premier Prix de l’Etrange, Canal + n’a pas vraiment pris de risques, là où les programmateurs avaient joué la carte de l’audace.
Pour son premier Prix de l’Etrange, Canal + n’a pas vraiment pris de risques, là où les programmateurs avaient joué la carte de l’audace.
C’était sans nul doute l’un des meilleurs crus de l’Etrange Festival. En 16 ans d’existence, celui-ci a souvent ressorti de la tourbe le plus underground, décalé et subversif du 7ème art. Cette année, il a en plus rameuté des quatre coins du globe des films de grande qualité, signe de la prolifération mondiale du cinéma de genre, y compris en France où on saluera les efforts de passionnés pour réaliser des oeuvres qui vont à l’encontre des politiques des grands distributeurs ou de certains exploitants (un certain voisin du Forum des Images !). Rubber, Proies et Captifs sont de beaux exemples de cette vivacité et diversité made in France. Toutefois les Asiatiques, les Espagnols, les Québécois, les Canadiens, les Britanniques, les Hongrois et même les Serbes... ont été tout aussi productifs et c’est avec optimisme que l’on quitte cette soirée de clôture. Le cinéma de mauvais genre a encore de beaux jours devant lui !
Il reste que les plus beaux films de cette manifestation auront sans nul doute été :
– Pontypool, pur chef d’oeuvre paranoïaque aux accents de John Carpenter !
– Les 7 jours du Talion, une réflexion sur le deuil impossible et la peine de mort d’une douleur insupportable (en vidéo le 21 septembre, foncez !)
– Cabeza de Vaca, un inédit de 1991 provenant du Mexique, qui a su convoquer dans son errance le cinéma d’Herzog et de Jodorowski. Une sortie salle devrait enfin arriver sur notre territoire.
Mais citons aussi l’espagnol Buried avec Ryan reynolds qui a redéfini le mot claustrophobie au cinéma ; Bedevilled un drame insulaire où la douleur sourde se mue en carnage lumineux ; Bibliothèque Pascal ou comment un film d’auteur hongrois déploie des merveilles de poésie pour effacer le sordide de l’esclavagisme sexuel.
Seule vraie déception du festival, le palmarès, pas vraiment à la hauteur de la haute teneur de la programmation !
Canal +, l’un des partenaires de L’Etrange Festival a attribué son premier Prix de l’Etrange, avec la promesse d’une diffusion sur leur réseau télévisuel. La perspective de voir un film inclassable et interdit d’antenne était louable, le résultat est hypocrite. C’est l’excellent Buried (à prononcer "bèrid" et non "buriêd", par pitié !) qui a reçu cette toute première distinction de l’histoire du festival. Un film à la réputation solide, qui a fait la tournée des festivals (il était d’ailleurs à Deauville) et qui a déjà un distributeur de par chez nous. Bref, la perspective d’une diffusion TV en France, sur Canal et ailleurs, était gagnée d’avance, alors pourquoi lui avoir attribué une récompense censée servir de tremplin à un cinéma plus radical et moins "bankable".
En revanche, au niveau des courts, rien à redire, le segment de Jonathan Caouette (réalisateur du déglingué Tarnation) était à sa place en Grand Prix Canal +, et le Prix du Public, One night, sur la solitude urbaine maquillée en de pathétiques sorties nocturnes a su marier humour et perspicacité. On peut comprendre pourquoi le public a adhéré.
Rappel
– PRIX NOUVEAU GENRE (compétition Long Métrage en partenariat avec Canal+Cinéma) : BURIED de Rodrigo CORTEZ - Espagne
– GRAND PRIX CANAL+ (compétition Court Métrage) : ALL FLOWERS IN TIME de Jonathan CAOUETTE
– PRIX DU PUBLIC (compétition Court Métrage) : ONE NIGHT de Alexandra SCHEPISI
– LE PROGRAMME DU VENDREDI 3 ICI
– LE PROGRAMME DU SAMEDI 4 ICI
– LE PROGRAMME DU DIMANCHE 5 ICI
– LE PROGRAMME DU MARDI 7 ICI
– LE PROGRAMME DU MECREDI 8 ICI
– LE PROGRAMME DU JEUDI 9 ICI
– LE PROGRAMME DU VENDREDI 10 ICI
– LE PROGRAMME DU SAMEDI 11 ICI
– LE PROGRAMME DU DIMANCHE 12 ICI