L’érection T2 - la chronique BD

C’est donc directement avec la suite du coup de théâtre final du premier tome qu’enchaîne cet opus. Si la chanson « parlez-moi d’amour » appelait aux mots tendres, ce n’est pas exactement ce qui attend notre couple dans les actes suivants de cette histoire. Là où le récit se déroulait comme une pièce de théâtre dans le premier tome, il tire plus vers le film avec ce second opus. Le huis-clos s’ouvre à l’extérieur et la mise en scène nous offre des plans où l’œil saisit l’intimité d’une situation sans que rien ne nous en soit montrée, où une case suffit à évoquer un simple souvenir.
Le ton humoristique et toujours de mise et le second degré, principalement dans les réactions de Léa dont le sens caché s’adresse à Florent. Mais derrière ces marivaudages, les angoisses de couple et les peurs sont toujours présentes. Et Léa, en expliquant sa vision de l’amour, nous en offre une belle définition. Si rien n’est acquis, tout peut se perdre.
On comprend alors d’autant mieux les craintes, les coup de gueule, les brins de folie de cette femme dont la plus grande force est peut-être de douter.
Dans cette suite, Florent a tendance à s’effacer plus que dans le précédent. Si le premier tome nous mettait en avant son incompréhension, ses piques, la suite de L’érection fait la part belle à Léa.

Lounis Chabane continue avec talent à animer ce petit monde, du couple en crise aux voisins fêtards et autres personnages de passage. La dynamique est toujours de mise et si, quelque fois, les personnages se posent le temps d’un échange, la plupart du temps, le mouvement est la force motrice de l’histoire. Du salon à la chambre en passant par le balcon, l’énergie de Léa donne le moteur de ce récit.

Des révélations et événements qui tombent, nous ne vous dirons rien, afin que vous puissiez profiter pleinement de cette BD. De Florent et Léa, nous vous avons déjà dit beaucoup. Ce couple si humain, si proche de nous, au point que l’on peut non seulement se retrouver en eux, mais même y retrouver probablement des gens que nous connaissons, reste très sympathique. Ce récit qui peut à un moment aller trop loin garde tout de même une ancre bien accrochée dans une certaine réalité. Si bien que quand tout dérape, on reste pourtant dans un possible qui peut nous faire frissonner pour les personnages.
Car le plus important, c’est qu’on s’attache à Léa et Florent et que cette crise nous fait vibrer, car au fond de nous, on aimerait bien que ce couple bien sympathique parvienne à s’en sortir et on panique quand on pressent que l’un ou l’autre va faire un choix qui risque de tout faire exploser.
Là, on réalise que Jim a réussi à nouveau à nous emmener avec lui et ses personnages si attachants et dans cette comédie, entre deux rires, il réussit à nous donner quelques beaux frissons.

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