Faire son nid
Le 31 mars 2006
Écriture futée, drôle et touchante, voix élastique et des arrangements délicats installent d’emblée Emilie Loizeau dans la cour des grands.
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Remarquée l’an dernier en première partie d’Andrew Bird, cette jeune auteure-compositrice concrétise avec ce premier album tous les espoirs qu’elle avait fait naître : une écriture futée, drôle et touchante, une voix élastique (entre Véronique Sanson et Joni Mitchell, y avait personne ?) et des arrangements délicats l’installent d’emblée dans la cour des grands.
Lorsque l’on enregistre son premier album pour un jeune label ambitieux et qu’on se rend compte que l’on n’a a priori pas grand chose à voir avec les artistes déjà signés sur ce même label, on doit se mettre une drôle de pression. De même, lorsqu’on est un jeune label français ambitieux qui a fait son trou en mettant sous la lumière des songwriters, américains pour la plupart, le choix du premier artiste français signé doit être synonyme de coup de foudre ou... d’oiseau rare.
C’est précisément ce qui est arrivé à Michel Pampelune, patron de Fargo, lorsqu’il reçut une cassette de Loizeau en question. Quelques mois plus tard, la voilà seule en scène avec son piano, ouvrant pour le grand Andrew Bird (Loizeau ouvrant pour Bird, ça ne s’invente pas !)
Et quelques mois plus tard encore, nous voilà nous, auditeurs, avec cet Autre bout du monde entre les oreilles, disque qui dresse un véritable pont musical entre la variété d’ici et le folk distingué de là-bas. De là-bas, de l’autre bout du monde, on peut entendre le violon malicieux et même la voix de Mr Bird lui-même, ainsi que la guitare de Neal Casal. Mais c’est pourtant ici que tout se passe : mis en son par Franck Monnet (qui prête également sa voix au superbe duo Jasseron), le premier album d’Emily Loizeau résonne comme un cinglant coup de semonce à la variété de par chez nous. En quelques chansons pas banales, l’artiste répond en effet par l’affirmative à toute une kyrielle de questions souvent laissées sans réponse : peut-on à la fois être drôle et romantique, chanter de manière légère et rester profond, puiser dans des genres désuets (le cabaret, le fox-trot) et proposer un son intemporel, parler de sa petite vie et être universel, ou bien encore prendre le meilleur de l’Amérique (le folk) et l’adapter à la chanson française sans être grotesque ?
En une dizaine de morceaux imparables et tous uniques, Emily Loizeau réussit cette gageure et nous prouve en toute simplicité que cet autre bout de monde musical peut également ce trouver là, sous nos yeux.
L’autre bout du monde - Emily Loizeau (Fargo/Naïve)
Tracklisting :
1 L’autre bout du monde
2 Boby chéri
3 Voilà pourquoi (featuring Tryo)
4 Je ne sais pas choisir
5 Jasseron (en duo avec Franck Monnet)
6 I’m alive
7 Sur la route
8 Jalouse
9 Comment dire
10 Zool
11 Leaving you
12 London town (en duo avec Andrew Bird)
13 L’âge d’or
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