Kingfisher

The Windy City Strugglers est un groupe de blues aux inspirations éclectiques, né en 1968 de l’association de Bill Lake et de Geoff Rashbrooke. Huit ans plus tard, ils formaient déjà un sextuor avec notamment l’arrivée de Rick Bryant au chant. Néanmoins, il faudra attendre 1994 pour voir leur premier CD, éponyme. S’en suivront On top of the world (1998) et surtout Snow on the desert road (2002) qui annonçait leur émancipation sur le marché international. Ils reviennent aujourd’hui avec Kingfisher, mêlant blues, swing et folk.

Celui-ci aurait sans doute gagné à posséder une approche globale plus blues : le mélange des genres musicaux se révèle, en effet, peu convaincant car il rend les chansons assez linéaires et neutres (comme I can change). La partie instrumentale manque parfois de percussions mais c’est surtout le chant trop monotone de Bill Lake qui fait perdre de son intérêt à la recherche de fusion stylistique. L’album doit son salut à trois chansons des plus réussies, notamment grâce aux performances d’Andrew Delahunty et de Rick Bryant.

Ainsi, on dit souvent que les Blancs ne savent pas chanter le blues... Bryant démontre ici le contraire dans l’entraînant et magnifique Struggle no more où il répond à la slide-guitare de Delahunty avec une voix habitée et puissante qui ne peut que forcer l’admiration. Avec Old-fashioned love et Loving you is not an easy game, il réitère cette prestation, sublimant les guitares de Delahunty et Lake.

On reste donc un peu sur sa faim avec ce nouvel opus. On espère que le sextuor changera de cap pour son prochain album, se rapprochant d’un blues originel où son potentiel pourra s’exprimer au mieux.