Le 7 juillet 2017
- Genre : Vidéo-clip
Chanteuse à l’image dépravée de la fin des années 2000, Kesha retrouve le chemin des charts et devient la nouvelle muse de Jonas Akerlund.
Tik Tok, Take it off, We R who we R sont les tubes emblématiques de Kesha, tous trois extraits de son premier album en 2010, Animal. Des tubes générationnels qui carburaient sec au whisky, jamais très propres sur lesquels la post-ado se faisait la voix d’une jeunesse WTF. Des featuring, des live un peu arrosés bidon et voici la donzelle qui sort Warrior en 2012, un second album floppesque, pourtant produit par la crème, de Dr. Luke, son gourou, à Max Martin. Quelques singles sortent pourtant avec un certain succès, Die Young dont le clip fait face à une censure post Sandy Hook, après le massacre d’élèves dans une école maternelle aux USA, ou C’mon.
Kesha avait sa méthode : crinière déchaînée sur le dancefloor pourrave d’un bar cheap, avec ses looks d’héroïne de post-nuke. Elle a d’ailleurs composé pour la Spears, son tube apocalyptique (Till the world ends). Elle considérait la rue comme son dancefloor, n’oubliant jamais ses origines populaires qui imprègnent ses hymnes à une existence hors de contrôle et désaxée, d’où ressortait le besoin vital d’exorciser le mal-être par la défonce.
Kesha laissait sa langue infernale rapper sur des morceaux dance-pop à l’efficacité pompier. La furie au phrasé dégoûté (le mythique Blah, Blah) a fui les médias depuis 2013, sa nonchalance légendaire d’une Amérique paumée s’est faite rare, prisonnière, selon ses accusations de l’emprise de Dr. Luke qu’elle va traîner devant les tribunaux, alors que les problèmes de santé, notamment de troubles alimentaires, lui font faire des séjours prolongés dans des hostos pour jeunes (et anciennes) gloires perdues.
En 2017, Kesha revient apaisée dans le style, loin de la dance pétaradante de ses débuts, mais éreintée par ses années de bordeline, de traversée du désert qui l’on fait brûler la vie par les deux bouts. A la recherche d’une explication pour ses douleurs, elle en appelle à la foi avec le single Praying, pour lequel elle n’abandonne pas les couleurs accentuées, mais cherche à régler ses comptes pour exorciser ses démons. La chanson délaisse le phrasé habituel de l’artiste pour une voix qui porte vers des sommets d’émotion paroxysmique.
Dans le genre pop, le retour, qui se concrétisera en août avec l’album Rainbow est réussi. Le clip de Jonas Akerlund a déjà été streamé par 5 millions d’internautes en quelques heures. Le plus bel effort artistique de sa carrière au passage, le premier, en fait. Elle y délaisse les licornes déchirées pour régler ses comptes avec des hommes porcs. Elle espère trouver la paix. On le lui souhaite.
Galerie photos
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