Roméo et Juliette
Le 28 novembre 2012
Toutes les contradictions des enfants d’immigrés dans un film qui confirme, une fois de plus, le talent et la sensibilité de Ken Loach.
- Réalisateur : Ken Loach
- Acteurs : Atta Yaqub, Eva Birthistle
- Genre : Drame, Romance, Drame social
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 31 janvier 2024 23:45
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 14 juillet 2004
- Festival : Festival de Berlin 2004
Résumé : DJ dans une boîte de nuit de Glasgow, Casim est un jeune émigré pakistanais de la seconde génération dont les parents, très attachés aux traditions, ont arrangé le mariage. Tandis que la famille attend avec impatience l’heureux événement, Casim rencontre Roisin, jeune enseignante écossaise catholique, dont il tombe amoureux.
Critique : Cinéaste engagé et observateur du réel, Ken Loach a toujours su habilement utiliser le cinéma pour dénoncer toute forme d’injustice, qu’elle soit sociale ou politique. Sans faillir à ses convictions et toujours fidèle à sa méthode (décors et lumière naturels, acteurs débutants, précision documentaire), le réalisateur britannique délaisse cependant son univers de prédilection (le monde ouvrier) pour se plonger dans la communauté pakistanaise bourgeoise de Glasgow qui, depuis les événements du 11 septembre, souffre d’un racisme grandissant.
Sur le thème classique de l’histoire d’amour impossible, Loach nous livre un film émouvant et très loin des clichés habituels sur le communautarisme (Mariage à la grecque et autres Mariage mixte). En choisissant judicieusement de ne pas cantonner le problème à la seule sphère familiale, Just a Kiss parvient intelligemment à dénoncer toute forme d’intolérance, aussi bien du côté musulman que catholique, et ce jusque dans l’environnement professionnel (les dirigeants de l’établissement catholique dans lequel travaille Roisin lui font clairement comprendre que le fait de vivre avec un non-catholique hors du mariage lui coûterait son poste).
Loin d’être une simple histoire d’amour contrariée, Just a Kiss traite surtout de l’identité : celle que se forge un individu mais aussi celle qui lui est imposée par sa famille ou sa communauté. Un sujet problématique lorsqu’il touche les enfants d’immigrés qui oscillent sans cesse entre deux cultures. À cet égard, Casim représente parfaitement à lui seul toutes ces contradictions : bien intégré dans la société occidentale, il est cependant très attaché aux valeurs familiales qu’il a du mal à remettre en question. Sans jamais apporter de solution ni porter de jugement, Just a Kiss est un film plein d’espoir qui confirme, une fois de plus, le talent et la sensibilité de Ken Loach.
Galerie photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Jack Muckto 29 août 2004
Just a Kiss - Ken Loach - critique
Bravo Ken Loach ! On ne peut pas faire plus cinéma réalité...non seulement, il a su capturer l’escence de la ville de Glasgow avec ses différentes communautés et minorités, mais cette histoire d’amour impossible en effet a du et doit encore se produire quoitidiennement dans la capitale économique de l’Ecosse.
J’ai vécu 6 ans à Glasgow et ai tout particulièrement apprécié ce film mais je pense que pour les français qui ne connaissent pas forcément la ville et sa culture, le film les présente de façon simple à travers les boires et déboires de ce couple très attendrissant.