Jeanne d’Arc - Victor Fleming - critique

Critique : La Suédoise Ingrid Bergman, après une courte carrière dans son pays, a été appelée à Hollywood en 1939 par le producteur David O. Selznick. Il voulait qu’elle reprenne son rôle dans la version américaine d’Intermezzo de Gregory Ratoff. L’actrice devient très populaire, notamment avec Casablanca de Michael Curtiz (1942), Hantise ("Gaslight" 1944) de George Cukor, qui lui permet d’obtenir l’Oscar de la meilleur actrice, et aussi ses trois collaborations avec Alfred Hitchcock : La maison du Dr Edwardes ("Spellbound" 1945), Les enchainés ("Notorious" 1946), puis Les amants du Capricorne ("Under Capricorn") 1949).
C’est grâce à cette notoriété qu’elle a pu mettre sur pied le projet de "Jeanne d’Arc"qui lui tenait à cœur. C’est elle qui choisit le réalisateur Victor Fleming avec qui elle avait déjà tourné Dr Jekyll et Mr Hyde, n 1941.
Dans un Technicolor flamboyant, on suit l’hagiographie sans nuances de la célèbre sainte française. Guidée par les voix célestes, rien, ni personne ne lui résiste. C’est en partie vrai historiquement, mais le peu de finesse du scénario rend son odyssée totalement factice. Cette impression est renforcée par les décors de carton-pâte, d’une indigence incroyable pour une production de ce niveau.
Si les costumes sont plutôt réussis, l’armure de Jeanne fait tout de même sourire. On a l’impression de la voir carapaçonnée dans une coque en plastique d’une propreté immaculée !
Un an plus tard, Ingrid Bergman rencontrera Roberto Rossellini, pour qui elle quittera Hollywood. Il lui fera de nouveau interpréter Jeanne d’arc dans Jeanne au bûcher ("Giovanna d’Arco al rogo", 1954).