Si la filmographie de Victor Fleming (1883-1948) est émaillée de quelques jolis succès, il semble cependant condamné à ne rester pour la postérité que l’homme d’un seul film. Mais quel film !
Et pourtant, Fleming n’était pas au démarrage du projet d’Autant en emporte le vent. C’est George Cukor que choisit David O. Selznick pour diriger ce qui doit être - et sera d’ailleurs - le parachèvement de sa carrière de producteur. Or, s’il est un fameux directeur d’actrices, Cukor ne parvient pas à s’entendre avec Clark Gable. De mots aigres-doux en bisbilles, leur relation dégénère à tel point que Cukor doit abandonner le tournage au bout de quatre semaines. Il est remplacé par Fleming, poulain et ami de l’incarnation de Rhett Butler. Cependant, et en secret, les actrices, Vivien Leigh en tête, continuent à répéter leurs scènes avec Cukor. Le ton du film s’en ressent de bout en bout.
Faut-il pour autant dénier la paternité du plus grand succès de tous les temps à Fleming ? Ce serait tenir en piètre estime ce réalisateur, auteur de quelques œuvres attachantes (Red dust ou Le magicien d’Oz pour n’en citer que deux), mais dont le nom sera éternellement lié à celui de Scarlett O’Hara.
Filmographie (extraits)
– The Virginian (1929)
– Around the world in 80 minutes with Douglas Fairbanks (1931)
– Red dust (La belle de Saigon, 1932)
– Treasure island (L’île au trésor, 1934)
– Captains courageous (Capitaines courageux, 1937)
– The wizard of Oz (Le magicien d’Oz, 1939)
– Gone with the wind (Autant en emporte le vent, 1939)
– Dr Jekyll and Mr Hyde (1941)
– Tortilla Flat (1942)
– Joan of Arc (Jeanne d’Arc, 1948)