Le 21 août 2018
- Acteur : Jean-Paul Belmondo
Retour sur l’heure de gloire de Jean-Paul Belmondo, entre chiffres, collaboration avec René Chateau et l’art de l’affiche porté au pinacle.
Belmondo était un roi du box-office dans les années 70-80.
– L’As des As : 5.300.000 (1982)
– Le professionnel : 5.100.000 (1981)
– Le Marginal : 4.900.000 (1983)
– Peur sur la ville : 3.947.000 (1975)
– Flic ou voyou : 3.904.000 (1979)
– Les Morfalous : 3.600.000 (1984)
– Joyeuse Pâques : 3.428.000 (1984)
L’acteur qui avait fondé sa maison de production, Cerito Films en 1971, en produisant des films comme Le Docteur Popaul de Chabrol (1972), était surtout le roi du marketing, durant les années 70-80. Il s’associe à René Chateau, son attaché de presse, pour distribuer ses propres films. Environ 15 années d’un binôme fructueux, marquées par des campagnes publicitaires hors du commun pour le cinéma français de l’époque. Ainsi, rare sur les plateaux de télé pour ne pas lasser son public, Belmondo devient surtout omniprésent dans les bandes-annonces efficaces qui portent la griffe de Cerito-René Chateau Distribution et il devient une mégastar portée par l’affiche, érigée au rang d’art promotionnel.
- Le Marginal, affiche allemande
Les affiches se devaient de casser les standards français, en offrant un aperçu percutant du film. Il s’agissait donc de vendre par des visuels agressifs, tenant de la formule établie : une typo énorme, reconnaissable en un coup d’œil pour introduire le nom de la star, et un cadre dans le cadre pour bien distinguer cette méga production française du tout-venant du produit télévisuel. L’affiche devait ensuite susciter la curiosité massive des premiers amateurs de VHS sur les jaquettes vidéo.
René Chateau, de la distribution à l’exploitation (le cinéma mythique le Hollywood Boulevard, à Paris), en passant à l’édition vidéo, bâtissait un empire avec l’aide visionnaire de grands illustrateurs.
– Ferracci lui fournira le visuel soigné de Peur sur la ville, inspiré de l’affiche japonaise de Bullitt avec Steve McQueen. L’illustrateur travaillera en étroite collaboration avec René Chateau qui imposera le graphisme de ses affiches des Bruce Lee. Il s’agira du premier visuel où le prénom de l’acteur disparaîtra pour laisser place à la marque Belmondo.*
– Yves Thos s’occupera de L’animal.
– Renato Casaro adaptera son style dessiné unique aux magnifiques promos du Marginal et des Morfalous (même l’affiche allemande, différente).
– Jean Mascii offrira les visuels de la période la plus chargée de Bebel : Flic ou Voyou, Le professionnel, L’As des as. A son sujet René Chateau déclara dans Le Film Français : Avec Jean Mascii je suis revenu au dessin, à l’illustration qui permet de choisir, de sublimer, l’expression des visages, l’intensité du regard, la posture ou le geste les plus adéquates de faire rêver. (30 décembre 1983)
La fin de ces années de folie, à partir de 1985, avec l’arrivée d’une crise dévastatrice, sonne également le glas d’une certaine production populaire, qui enterre parallèlement Delon, la comédie populaire dite franchouillarde, la série B… Hold Up (2.300.000) en 1985 et surtout le très mauvais Le Solitaire en 1987, premier film de la star à ne pas dépasser le million (918.000) depuis 1964 en font les frais. Signe du hasard, le visuel publicitaire, réalisé par le nouvel attaché de presse de Belmondo* était parmi les moins inspirés de sa carrière.
* Sources : René Chateau (5 janvier 2017)
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