US Army war
Le 12 février 2021
Un film de guerre classique rehaussé par la qualité de son interprétation.
- Réalisateur : Sam Mendes
- Acteurs : Jake Gyllenhaal, Jamie Foxx, Peter Sarsgaard, Lucas Black, Scott MacDonald
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UIP (United International Pictures)
- Editeur vidéo : Universal Pictures Video
- Durée : 2h03mn
- Date télé : 25 février 2021 20:50
- Chaîne : TCM Cinéma
- Titre original : Jarhead
- Date de sortie : 11 janvier 2006
Résumé : Chronique de la guerre du Golfe durant l’été 1990. On y suit un bataillon de Marines. Pour ces jeunes déracinés, gavés d’images et de phraséologie guerrières, ivres de rock et de bière, commence alors la longue et dérisoire attente d’un ennemi fantôme. La soif, la peur, l’épuisement, l’ennui, les frustrations lancinantes, les tensions extrêmes s’additionnent dans un climat de plus en plus délétère et explosif. Dans cet enfer naîtront pourtant de surprenantes et inaltérables amitiés entre compagnons d’armes.
Critique : Les films qui traitent de la guerre du Golfe ne sont pas nombreux. C’est pourquoi il importe de réévaluer au plus tôt Les rois du désert, de David O’Russell, qui abordait ce sujet sous l’angle de la dérision et du cynisme. D’une facture plus classique, Jarhead, le troisième long métrage de Sam Mendes, narre le quotidien des Marines pendant la guerre du Golfe et filme le chaos délétère de la guerre en se focalisant sur la frustration de l’attente et finalement le néant puisqu’il ne se passe rien si ce n’est des tensions internes. La vraie guerre n’est donc pas celle que l’on croit.
Sans ambitions dadaïques, bifurcations fantaisistes ou dénonciatrices (ce qui lui permet d’éviter une certaine lourdeur sans pour autant gagner en pertinence), Mendes montre de jeunes gars qui ont trop rêvé leur vie à travers Apocalypse now et Voyage au bout de l’enfer. Au bout dudit voyage, ils n’en tirent aucune gloire. Parallèlement, Mendes s’applique à donner des accents véristes à son récit, même s’il cède plus d’une fois à quelques tentations esthétisantes, notamment dans le dernier tiers. Malgré des qualités certaines, le résultat demeure classique, autant que pouvait l’être Les sentiers de la perdition.
On tient peut-être ici la preuve qu’American beauty devait toute sa singularité au scénario d’Alan Ball (Six feet under). Mais, comme souvent chez le réalisateur (qui vient du théâtre), son opus se trouve transcendé par une interprétation d’excellente facture (Jake Gyllenhall et Peter Sarsgaard, en tête). Dommage toutefois qu’à force de peaufiner le visuel, Mendes oublie de faire affleurer l’émotion.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Une seule perle à dénicher parmi les bonus de cette édition simple, à savoir le commentaire audio de Sam Mendes. Le réalisateur d’American beauty revient sans complaisance sur son travail, le décortique, en explique les tenants et aboutissants avec sincérité. De leur côté, les scènes inédites ne sont pas inintéressantes mais manquent cruellement d’à-propos par rapport au reste du film, qu’il s’agisse par exemple de la scène du masque ou de celle du jogging. En outre, la plupart sont des versions longues de séquences conservées dans le film. Dans le même ordre d’idées, Les rêves de Swoff sont en fait les élucubrations trash du personnage principal (procédé largement utilisé dans la série Six feet under). Sympathique mais dispensable. Tout comme les interviews des Marines accordées à l’équipe de journalistes dont vous pouvez désormais découvrir l’intégralité. En résumé, il n’y a que des scènes inédites, classées en différentes catégories, ce qui confère l’impression (fausse) d’une multitude de suppléments. Pour en savoir un peu plus, se référer à l’édition collector qui avec trois modules supplémentaires (Le journal de Jarhead, Le contexte et La vie des Marines) cerne plus largement le sujet.
Image & son : Un bijou dont l’image opalescente lors des scènes de jour dans le désert laisse rêveur. C’est immaculé à souhait, contrasté à la perfection, détaillé à l’extrême (les grains de sable qui vient s’écraser au ralenti sur le visage de Swoff). Le son, du Dolby Digital 5.1, vous fera sauter de joie grâce à un mixage qui met autant en avant la géniale bande originale que les dialogues.
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ragondin 11 janvier 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
Film plutôt pas mal que ce Jarhead.
Ce film traite de la guerre du golfe et ressemblerait presque à un reportage tant tout y semble véridique.
Les pauvres gard rêvent d’héroïsme mais ne sont finalement que des soldats oisifs isolés dans ce grand désert.
Le film est propre = bien film, bien joué, bien mis en scène. Ce qui lui donne un petit côté "premier de la classe" un peu agaçant. En dehors de ça, c’est une vision assez pertinente de la guerre moderne.
A voir donc pour le côté informatif.
esdez 16 janvier 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
Si vous aimez les belles images, ne ratez pas ce film qui possède une qualité d’image exceptionnelle. Pour le reste, déception garantie, film vide pour une vie vide, sans sens, un peu à l’américaine quoi. Bof§ quand à la guerre virtuelle,la télé est amplement suffisante et pour le cinéma, voir plutôt Kubrick et consorts.
Mouguette 22 janvier 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
Un film réussi et réaliste. Les Marines en plein désert saoudien, ça vaut le détour ! Le plus intéressant dans ce film ce n’est pas la guerre du golfe en elle-même, c’est plutôt le combat interne entre les Marines. Ils partagent tout : leur joie, leur peine, leurs galères...
Il y a pas mal d’humour dans l’ensemble du film. D’autres passages sont poignants : les Marines ont la rage de vaincre l’ennemi et la volonté de tuer. En somme, c’est un bel aperçu du désert et du moral de fer qui doit habiter chaque soldat après des mois et des mois passés dans un pays où la chaleur et l’exercice physique tuent.
lamericano 10 mars 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
La première du Golfe : L’Irak envahit le Koweït, des Marines surentraînés vont sauver mains sur le coeur le monde de l’outrage commis par l’envahisseur tyrannique. Les sauveurs arrivent... en Arabie Saoudite, pour protéger des puits de pétrole ! Ils attendent une guerre qui ne vient pas, conditionnés par une préparation plus que musclée, faite par un sergent instructeur aussi sadique que celui de « Full Metal Jacket ».
« Jarhead » reprend un peu la structure du chef d’œuvre de Kubrick, en deux parties distinctes : le conditionnement bestial à des conditions de vie animales, puis le théâtre des opérations. « Jarhead » se distingue du fait que le théâtre des opérations est en fait un théâtre de non-opérations.
Comme des pitbulls qu’on aurait dressés au combat, les Marines veulent mordre. Faute de combattants, ils ruminent, tournent en rond, s’agressent parfois les uns les autres.
Toute l’absurdité est là : censés défendre les valeurs de la démocratie et d’une certaine civilisation, les Marines sont formés à la sauvagerie et à l’obéissance bête et méchante.
Toute la réussite du film de Sam Mendes est là : dans la dénonciation subtile du paradoxe de nos sociétés, s’auto-investissant d’une mission « civilisatrice » tout en guerroyant gaiement.
joey666 20 juillet 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
staircase
Un film passionnant. L’ennui d’Anthony Swofford n’a aucune chance de nous atteindre. Les souffrances physiques et morales éclatent au jour alors même que des soldats américains sont encore en Irak. De quoi montrer aux Américains ce que les soldats endurent vraiment. Le réalisateur a choisi de ne pas se cantonner à la guerre à proprement parlé. Il y a l’avant et l’après, avec toutes les questions que cela soulève. Comment revient-on d’une telle épreuve ? Une reconstruction est-elle possible ? Tant que questions qui restent malgré tout sans réponse.
Le jeu des acteurs est tout en nuances, dévoilant des caractères aussi divers qu’attachants. Ils regrettent tous quelque chose ou quelqu’un, à qui ses parents, à qui sa femme et ses enfants. Venus d’horizons différents, ils se retrouvent « entassés » dans ce désert suffocant, d’où on n’imagine aucune issue. Les conditions de survie sont très difficiles et c’est pourtant dans l’adversité que naissent les réelles amitiés. Celles qui durent après. Celles qui n’ont pas besoin de mots pour se comprendre. Celles auxquelles on confierait sa vie les yeux fermés. Voilà toute l’ironie de ce film : c’est dans la guerre que se créer les liens les plus forts entre les hommes. Dans l’attente permanente et la frustration (pas de combats, pas de femmes), ils n’ont d’autre possibilité que de guêter toutes les petites opportunités pour améliorer le quotidien... avec plus ou moins de succès.
Jake Gyllenhaal nous offre ici une performance rare, pleine de tendresse, de sincérité et de force tranquille. Repérer dans Le Jour d’Après, c’est sans aucun doute une étoile montante du cinéma américain. Il peut espérer un Oscar pour ce rôle sur mesure et à contre-emploi à la fois. Il n’est pas là ou l’on attend et c’est ici une réussite. Courez le voir, dans ce film ou dans Le Secret de Brokeback Mountain, l’autre film dont Jake sera à l’affiche le 18 janvier. Il doit, là aussi, être parfait.
predator37 20 juillet 2006
Jarhead, la fin de l’innocence - la critique + test DVD
"staircase"
Un des meilleurs films (si ce n’est LE meilleur film) de guerre.Jarhead parle plus de l’amitié entre les jeunes GI’s que de la guerre.Les personnages sont attachants (même s’ils sont des vrais garnements !),le scénario est puissant,certaines scènes sont incroyables (la scène d’introduction vaut son pesant d’or !!!),et ce qui est magique dans ce film,c’est que Sam Mendes parle de l’ennui sans frôler l’ennui,c’est ça qui est bien. Génial !