Comme elle vient...
Le 28 octobre 2005
La plus grande série du moment.
- Réalisateur : Alan Ball
- Acteurs : Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy
- Genre : Drame, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Warner Home Video
– Durée : 12h8mn
La plus grande série du moment entame sa quatrième (et avant-dernière) saison avec une infinie grâce et une bonté d’âme renversante. La perfection est désormais à portée de télécommande.
L’argument : Les Fisher se remettent à peine d’un nouveau décès qui secoue cette fois-ci les fondements même de cette famille. Chaque membre, sérieusement blessé, va chercher ses propres réponses et aspirer à un peu plus de bonheur personnel. Mais le chemin une fois de plus est long et tortueux...
Notre avis : Pour cette quatrième année, la grâce a une nouvelle fois touché la plume d’Alan Ball, le créateur de Six feet under. Toujours intimement liées, la vie et la mort poursuivent leur œuvre respective au sein de la famille Fisher avec la même régularité que dans les saisons précédentes. Ces fossoyeurs de père en fils continuent de mettre en terre leurs congénères avec un humanisme troublant, touchant. Parallèlement, la plupart d’entre eux, s’ils ont toujours tiré de précieux enseignements de ce métier, cherchent à s’en écarter progressivement pour vivre leurs propres expériences. Désormais la mort n’affectera plus leur vie aussi insidieusement que par le passé (certains décès introductifs ne sont que des prétextes). Un rayon de vie vient enfin de pénétrer le cœur des Fisher, avec tout l’espoir et toute la confiance en l’avenir que cela recèle.
Ainsi, cette saison montre la splendide émancipation artistique et personnelle de Claire ; l’adolescente maussade et blasée se transforme sous nos yeux ravis en une photographe affranchie, douée d’une vision unique sur le monde. Claire rit enfin de toutes ses dents. Sur la même lancée, Nate accepte finalement son veuvage pour mieux s’occuper de sa petite fille ; il quitte même son poste de directeur de pompes funèbres et accepte de revoir Brenda sereinement... Les couples enfin nagent dans un bonheur évident : Ruth et George s’éclatent au lit ; David et Keith discutent plutôt que de se séparer ; même Rico s’épanouit dans son rôle de bon samaritain naïf. On se surprend à rire, heureux de retrouver des personnages métamorphosés, soulagé d’avoir quitté la noirceur abyssale de la saison trois. Mais Six feet under n’est pas la plus grande série sans raison. Depuis quatre ans, elle tire sa force de la nuance ahurissante qu’elle apporte à la psychologie de ses protagonistes, devenant le reflet dévastateur de nos propres obsessions et névroses. De fait, chaque minute de bonheur savourée dans un premier temps par les Fisher va se transformer en heure de cauchemar. David, victime d’une agression inhumaine, sera l’élément déclencheur de cette vague à l’âme. Comme contaminés, les autres membres de la famille vont voir leurs espoirs peu à peu s’estomper. Le malsain et le mal-être ne sont jamais très loin chez les Fisher. Les fissures se creusent, les masques tombent, le pardon se fait rare...
Certains épisodes flirtent cette année avec la vérité ultime sur les rapports humains. L’orientation des scénarios est tellement surprenante, voire déroutante, que l’on ne peut que saluer la prise de risques d’Alan Ball. Il est vrai que les adjectifs paraissent bien fades pour l’énumération (interminable) des qualités de Six feet under. Très simplement, jamais une série n’a été aussi bien écrite, aussi intelligente, aussi riche au niveau des thèmes, aussi proche des téléspectateurs malgré un cadre morbide (et des différences culturelles), aussi bien servie par ses acteurs (Peter Krause, Michael C. Hall en tête) ; Six feet under (saison quatre) ne peut inspirer que l’admiration et la béatitude. Sans oublier l’inquiétude car Alan Ball l’a affirmé, il n’y aura bel et bien au final que cinq saisons.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Une interview collégiale d’une quinzaine de minutes réunissant les principaux acteurs de la série. L’échange est léger et sympathique sans être mémorable. En revanche, le sujet sur l’art du montage exercé pour la série est assez captivant. A montrer dans les écoles de cinéma pour comprendre comme une émotion naît d’un simple coup de ciseaux numériques. Les scènes coupées n’apportent rien de transcendant à cet édifice, et les commentaires audio disponibles sur certains épisodes ne sont pas sous-titrés en français.
Image & son : Cette très belle édition bénéficie d’une excellente définition qui donne la part belle aux éclairages très sophistiqués de la série. Les couleurs sont toujours d’une grande douceur quelle que soit l’ambiance (chaude ou lugubre). Le son enfin respecte une bonne répartition des effets dans les canaux pour une parfaite écoute des dialogues.
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fouinette 4 novembre 2005
Six feet under (saison 4)
Six feet under est assurément une grande série.
Tournée avec autant de soin qu’un film, travaillé jusque dans les moindres répliques, jouée par des comédiens au talent incontestable, Six Feet Under est pour moi une des très grandes réussites de la télévision américaine.
Noire et caustique à la fois, aucun tabou n’arrêtent les scénaristes. Ils parlent de tout parce que la vie c’est aussi la mort, l’homosexualité, la drogue, les relations sexuelles même si on a dépassé les 30 ans, la maladie etc.
De plus ils ont su arrêter en plein succès puisque cette saison est l’avant dernière, on ne verra pas donc cette série dégénerer comme beaucoup de série à succès.