Six feet under (saison 1)

Ni plus ni moins la série la plus intelligente, la plus brillante jamais développée pour la télévision. Enfin en DVD !

Une fois n’est pas coutume, cette rubrique va s’attarder sur une série télévisée, dont la saison une vient d’être éditée par Warner Home Vidéo. Six feet under, après une timide diffusion sur les chaînes françaises, est enfin disponible dans un superbe coffret, réunissant sur cinq disques, les treize premiers épisodes de la vie des Fisher. Fait assez rare, le packaging est en parfaite harmonie avec la série : d’une grande classe, d’une grande beauté et d’une sobriété imparable. Une réussite...

Six feet under(littéralement "six pieds sous terre") raconte le quotidien des Fisher, propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres à Los Angeles. Thanksgiving est l’occasion pour eux de se réunir au grand complet. Même Nate, l’aîné parti vivre à Seattle, revient parmi les siens. Mais ce jour de fête se transforme en cauchemar, lorsque le père meurt dans un accident de voiture. Cette famille qui vit de la mort des autres va devoir pour la première fois affronter celle d’un être proche...
Impossible de condenser treize épisodes de quarante minutes chacun... Ces modestes lignes résument en fait le pilote de la série : le père décède et chaque membre de la famille va accepter le deuil à sa façon. Naturellement, au gré des épisodes et des événements, les personnages évoluent, prennent leur propre chemin en fonction de leur sensibilité...
Six feet under ne s’impose aucune limite, tous les thèmes y sont abordés : mort sous toutes les coutures, sexe sous toutes ses orientations, drogue, religion, etc. Ce qui frappe, outre cette liberté d’expression, c’est le naturel et la facilité avec lesquels glisse le moindre sujet sensible. Série définitivement adulte, Six feet under aborde avec une justesse implacable le décès d’un enfant de six ans, comme celui d’un gay matraqué par deux homophobes. On reste bluffé par les trouvailles visuelles, les audaces scénaristiques, cet humour cinglant ou encore le jeu des acteurs qui réalisent tous une performance.

Un homme se cache derrière cette réussite : Alan Ball, le scénariste oscarisé d’American beauty. On retrouve effectivement des similitudes dans l’approche de la famille et ses dysfonctionnements (éclatement, individualisme). La mort ajoute une strate supplémentaire dans cette étude des comportements. Chaque épisode s’ouvre sur le décès d’un quidam qui finira entre les mains des Fisher pour ses funérailles. Alan Ball s’interroge sur les causes, les conséquences et les répercussions d’un tel événement, sans jamais tirer odieusement sur la corde sensible...
Six feet under est assurément la série à découvrir, savourer, analyser, revoir... Dure, elle l’est indéniablement, drôle aussi mais certainement pas morbide. Elle traite sans complaisance, sans fascination déplacée, de sujets délicats qui sont devenus par la force des choses de simples faits de société. Et pour cela, Alan Ball est un génie.
Parmi les suppléments, un bijou, un seul à regarder : la fabrication du générique de début. Grâce à lui seul, Six feet under s’élève dans les sphères du grandiose par rapport à ses concurrents. Et la musique de Thomas Newman illustre magistralement la série la plus intelligente de l’histoire de la télévision !

Les DVD
– DVD 5 disques
– Format 1.33 16/9 compatible 4/3
– Son : Dolby Digital anglais 2.0, français 2.0
– Sous-titres : français, anglais, hollandais, finlandais, arabe, norvégien, islandais, polonais
– Chapitré
– Accord parental