Le 17 septembre 2020
Une adolescente est fascinée par un oncle qu’elle ne voit pourtant que très rarement. Une belle réussite pour ce film, aussi drôle que grave, mais toujours pudique, sur le rejet de l’homosexualité dans l’Amérique des années 70.
- Réalisateur : Alan Ball
- Acteurs : Paul Bettany, Steve Zahn, Judy Greer, Sophia Lillis, Peter MacDissi
- Genre : Comédie dramatique, LGBTQIA+
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Amazon Prime Video
- Durée : 1h35min
- Titre original : Uncle Frank
- Festival : Festival de Deauville 2020
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Résumé : 1969, sud des États-Unis : la jeune Beth (Sophia Lillis) est toujours contente quand son oncle Frank (Paul Betteny) vient pour les réunions de famille, ce qui est bien rare. Elle observe que son grand-père s’attache à ignorer ce fils, pourtant brillant universitaire à New-York.
Critique : Le cinéaste Alan Ball, réalisateur de la série Six feet under, s’est inspiré d’une histoire de sa propre famille pour bâtir le scénario d’Uncle Frank. Il a choisi de faire raconter le récit par Beth, une jeune femme pleine de vie, fascinée par la culture et la gentillesse de cet oncle pas comme les autres.
Au début du film, le ton est plutôt léger et plein d’humour : on suit les premiers pas de Beth à New York, où celle-ci a obtenu son entrée à l’université. Si elle a pu y arriver, c’est aussi avec l’aide de Frank qui l’a toujours poussée à faire des études, et lui a notamment fait découvrir des romans totalement inconnus dans son milieu.
Très vite, elle va comprendre que cet oncle lettré et distingué vit une relation homosexuelle discrète avec Wally (Peter McDissy), un ingénieur d’origine arabe, barbu et toujours de bonne humeur. C’est à l’occasion du décès du père de Frank que le récit va lentement délaisser la comédie, pour dévoiler un drame humain très profond.
Sans se départir d’un regard bienveillant et un peu narquois, le cinéaste dénonce le rejet de l’homosexualité qui pouvait s’exercer ouvertement dans les États du Sud, au cours des années 70. La mise en scène dégage une force émotionnelle à travers le voyage de Frank. Ce personnage doux et cultivé cache une fêlure irréversible, venue de son adolescence. Le récit joue aussi avec beaucoup de finesse et de drôlerie sur la vision de l’homosexualité, à cette époque.
Parallèlement, on assiste aussi au passage à l’âge adulte d’une jeune femme pétillante qui n’a pas froid aux yeux, mais qui révélera aussi sa belle intelligence du cœur.
Les acteurs sont tous au diapason de ce film parfois drôle, triste mais toujours maîtrisé.
Uncle Frank a obtenu le Prix du Public, au Festival du cinéma américain de Deauville 2020.
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