Le 5 novembre 2008
Quatre heures trente du matin, heure française. Obama emporterait l’Exécutif aux USA. C’est la plus belle histoire de ce mercredi, et ce n’est pas du cinéma, même si Hollywood exulte.
Quatre heures trente du matin, heure française. Obama emporterait l’Exécutif aux USA. C’est la plus belle histoire de ce mercredi, et ce n’est pas du cinéma, même si Hollywood exulte.
Il est difficile de parler cinéma lorsque le vent de changement souffle sur l’Amérique et par-delà ses frontières. On parlera de vote sanction contre une administration républicaine plombée par des résultats politiques, économiques et diplomatiques désastreux. On parlera aussi d’un vote de confiance pour un politicien jeune et charismatique, dont la couleur de peau est celle de l’espoir pour les communautés en attente d’un basculement historique vers plus d’égalités sociales. Dans tous les cas, l’histoire de Barack Obama sera une belle success-story, de celles dont raffole Hollywood. Elle engendrera, on l’imagine, une adaptation sur les écrans, qui sera, peut-être un jour, réalisée par le spécialiste du genre, Oliver Stone. Le réalisateur de W. a bien besoin d’une idole pour le remettre sur les rails après le semi-échec dans lequel Bush l’a entraîné.
En tout cas, la victoire certaine d’Obama redonne du cœur à l’ouvrage au monde et en particulier aux stars américaines d’Hollywood, parties très tôt en campagne contre le candidat républicain. Alors que les studios produisent à un rythme régulier des blockbusters aux allures de pamphlet politique, la tendance démocrate de l’industrie du cinéma américaine n’a eu de cesse de s’affirmer, bien au-delà du docu anti-Bush de Michael Moore, qui en son temps avait su captiver les foules acquises à sa cause (plus de 100 millions de dollars de recettes aux USA pour Farenheit 9/11), sans réussir à influer sur le résultat des élections de 2005. Hollywood est devenue de plus en plus sociale ; elle s’inquiète de la couverture médicale, des manipulations sur la sécurité, des libertés de chacun et des dérèglements climatiques.
Hollywood, la machine à rêves, est pourtant le lieu de tous les paradoxes. Jadis elle permit à un bodybuilder autrichien de devenir un acteur au salaire gonflé, et même gouverneur de l’état le plus puissant d’Amérique. Un républicain de surcroît dont la femme militait encore cette semaine pour l’investiture de Barack Obama à la présidence des USA !
Ah, ces élections américaines, quelles drôles d’histoires quand même, surtout lorsque l’on sait que McCain l’infortuné a essayé de vendre "Joe le plombier" comme l’ami du peuple ! On aurait dû lui dire à ce héros de guerre qu’aux yeux de tous, "Mon ami Joe", il n’y en a qu’un seul, et c’est un gorille, un gorille géant même, qui se ramassa royalement dans les salles du monde entier en 1999. Bref, un bien mauvais présage.
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