Veuve poignet
Le 15 février 2010
Pour Marianne Faithfull dont la grâce naturelle fait oublier la chasteté plombante du film.
- Réalisateur : Sam Garbarski
- Acteurs : Miki Manojlović, Marianne Faithfull, Kevin Bishop, Siobhan Hewlett, Jenny Agutter
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Britannique, Français, Belge
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 7 mars 2022 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 9 mai 2007
- Festival : Festival de Berlin 2007
Résumé : Maggie (Marianne Faithfull), une gentille Anglaise à la retraite, se remet au travail pour financer le traitement hors de prix de son petit-fils mourant. Son job ? Hôtesse dans un peep show à Londres.
Critique : Grâce à Sam Gabarski, Marianne Faithfull expérimente le look mémère. Fagotée comme un tue-l’amour, elle traverse cette comédie typically english qui feint de s’ignorer. Voilà, sous l’argument aguicheur du cinéma simili-pornographique, une histoire dont la Grande-Bretagne a fait sa marque de fabrique : un film de grand-mère courage battant en brèche la grisaille sociale. Maggie (Faithfull) sauve son petit-fils d’une mort assurée en se transformant en pro de la branlette. Par hasard, elle atterrit dans un peep show, le Sexy World de Micky (Miki Manojlovic), où sous le pseudo d’Irina Palm, elle se taille une réputation à faire pâlir de jalousie la moindre fille de joie de Soho.
Tour à tour drôle, enjôleur et touchant, Irina Palm bénéficie de la présence de l’Ophélie des sixties dont le corps enflé par les années a gagné une dimension dramatique. Le film ne serait qu’une version contemporaine des Dames de Cornouailles s’il ne feignait de poursuivre ce que Faithfull avait amorcé dans Intimité de Patrice Chéreau. Un jeu entre la théâtralité et le coït.
C’est sur ce plan qu’Irina Palm se révèle décevant, opérant une censure sur l’expérimentation de l’actrice et le rendu sexuel des images. A quoi bon transformer cette Anglaise de la middle class en reine de la branlette et des glory holes si Gabarski se dérobe au dernier moment ? Un peu comme l’héroïne intriguée par ces pratiques, la caméra regarde par le trou où le premier type enfournera son sexe mais cache par pudeur - un objet bien placé, un raccord chaste - le phallus redouté. En voulant rendre sa dignité érotique à Maggie, Irina Palm devient le produit d’un cinéma pudibond et classique. Émouvant mais peu inventif.
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Norman06 26 avril 2009
Irina Palm - la critique
Prévisible et lacrymal, ce sous Ken Loach vaut par le jeu de Marianne Faithfull et un scénario habile. Se laisse voir sans ennui mais c’est du cinéma d’un autre âge, faussement subversif.