Le 20 juillet 2020
- Réalisateur : Wilson Yip
- Acteurs : Donnie Yen, Scott Adkins, Danny Chan Kwok-kwan
- Titre original : 葉問4:完結篇 (Ip Man 4 : The Finale)
- : Eurozoom
- Genre : Drame, Biopic, Arts martiaux - Combats
- Nationalité : Chinois
- Date de sortie : 22 juillet 2020
- Durée : 1h45mn
- Titre original : 葉問4:完結篇 (Ip Man 4 : The Finale)
Ultime opus d’une tétralogie consacrée au grand maître de wing chun éponyme, Ip Man 4 : Le dernier combat compense un scénario conventionnel et manichéen par des combats virtuoses et spectaculaires. Un film d’arts martiaux de bonne facture, sans être incontournable.
Résumé : Dans le dernier {opus} de la saga, Ip Man se rend aux États-Unis à la demande de Bruce Lee, afin d’apaiser les tensions entre les maîtres locaux du {kung fu} et son protégé. Il se retrouve très vite impliqué dans un différend raciste entre les forces armées locales et une école d’arts martiaux chinoise établie dans le quartier Chinatown de San Francisco. Dans une apothéose de combats ultra-maîtrisé, avec la grâce et la tranquillité qui le caractérisent, Donnie Yen donne vie, pour la 1re fois sur grand écran en France, au légendaire maître chinois de {wing chun}.
- Copyright : Koch Films / Karl Hussey
Critique : Contrairement à ce que semble suggérer le titre choisi par le distributeur français, Ip Man 4 : Le dernier combat n’est pas une suite du long-métrage d’Herman Yau, Ip Man : The Final Fight (2010), mais le quatrième volet d’une saga martiale qui réunit depuis 2008, derrière la caméra, Wilson Yip et, devant celle-ci, l’acteur Donnie Yen dans le rôle-titre. Et, s’il sera le dernier de la série, il est le premier à bénéficier d’une sortie dans les salles françaises, les trois autres n’ayant été édités qu’en vidéo, un choix surprenant tant Ip man, maître de wing chun et mentor de Bruce Lee, est un personnage iconique.
Si la tétralogie a pu être présentée comme un biopic, il faut bien comprendre que, de manière générale, le cinéma d’arts martiaux se préoccupe peu de vérité historique, ainsi qu’en témoigne toute la filmographie mettant en scène des personnages qui ont réellement existé, comme Wong Fei-hung ou Fong Sai-yuk, dans des aventures qui relèvent davantage de la légende que de la biographie : or si, dès le premier chapitre de la saga, Wilson Yip romançait déjà la vie de Yip Kai-man (1893-1972) (occultant ainsi, entre autres, sa dépendance à l’opium), il raconte, depuis le deuxième opus, des événements inventés pour les besoins de ses intrigues en ne conservant du personnage que le cadre biographique.
- Copyright : Koch Films / Karl Hussey
Ainsi, après l’avoir fait combattre d’abord en Chine continentale, l’armée japonaise en 1937, puis à Hong-kong, les colons britanniques en 1949 et un promoteur américain (incarné par Mike Tyson) en 1959, la saga fait débarquer, en 1964, un Ip Man au crépuscule de sa vie dans un San Francisco où règne un climat d’hostilité à l’encontre des minorités ethniques, et notamment celles originaire d’Asie : un voyage en Amérique purement fictif, justifié par une intrigue familiale tout aussi imaginaire, qui explique sans doute pourquoi ce film bénéficie d’une sortie en salles en Occident, mais qui offre surtout à Wilson Yip l’occasion de développer, selon une nouvelle variation, la recette éprouvée des précédents opus.
On regrettera certes que le scénario développe un propos très convenu, teinté de nationalisme, sur la cohabitation entre les peuples, ainsi que sur le sens des arts martiaux ; on soupirera également en voyant Scott Adkins, dans le rôle d’un instructeur tyrannique des Navy Seals, se cantonner au jeu caricatural des traditionnels gweilos de films hong-kongais ; on déplorera enfin que, pour s’inscrire dans la tradition du cinéma d’arts martiaux, une supposée filiation entre Ip Man et Bruce Lee (interprété par un Danny Chan Kwok-kwan, toujours aussi ressemblant) soit de nouveau mise en scène, comme dans les deux précédents films de la série, en oubliant que ce dernier était avant tout un acteur et qu’il n’était en rien l’héritier chargé par son maître de perpétuer la tradition martiale dont il était le dépositaire.
- Copyright : Koch Films / Karl Hussey
Mais le film vaut bien moins pour sa dimension documentaire ou la profondeur de son propos que pour les affrontements qui jalonnent le film et qui ont été chorégraphiés, comme déjà dans le troisième volet, par le vétéran Yuen Woo-ping, principalement connu du grand public occidental pour les scènes d’actions réalisées à Hollywood dans des succès comme les séries Matrix ou Kill Bill. Le martial art director a, de fait, ciselé des séquences soignées qui se déploient dans des environnements nouveaux et sont exécutées dans un style élégant et pur, permettant ainsi à un Donnie Yen, au jeu d’acteur sobre et efficace, si ce n’est d’égaler les morceaux de bravoure du premier volet (où le wing chun était déjà opposé au karaté), du moins de démontrer toute sa maîtrise technique.
On remarquera cependant que l’acteur, qui vient de fêter ses cinquante-sept ans, n’assure plus seul la partie martiale du long-métrage et que ce dernier met en scène le chant du cygne du personnage, atteint par un cancer à la gorge qui lui sera fatal, tout autant qu’il constitue celui de son interprète. Car, alors qu’il avait, dans un premier temps, refusé de camper Ip Man, Donnie Yen aura achevé sa carrière dans le costume du maître, puisqu’il a annoncé qu’il venait de tourner, avec cette fresque aux accents mélancoliques, son dernier film d’arts martiaux.
Lors de sa sortie en Chine, le film a été confronté, en raison des positions qu’ont prises en faveur du Gouvernement central des membres de la production et du casting, à une campagne de boycott lancée par des militants hong-kongais pro-démocratie, ce qui ne l’a pas empêché de dépasser, au box-office local, le dernier épisode d’une autre saga, Star Wars : L’ascension de Skywalker.
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