Interview de Kim Byung Jin

Lors de la Japan Expo, l’auteur de l’excellent Warlord était présent. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir quelques instants avec lui en présence de son éditrice, Cécile Pournin.

Tout d’abord, enchanté de faire connaissance et merci pour cette entrevue malgré la fatigue que vous devez ressentir. Notre première question est toute simple. Est-ce votre première venue en France ?

Bonjour. Non, à vrai dire, je crois que ce doit être ma huitième venue. C’est un pays que j’apprécie beaucoup.

Que pouvez-vous nous dire concernant l’accueil qui vous a été réservé pendant cette Japan Expo ?

L’accueil des fans est extraordinaire, c’est un réel plaisir d’être ici. Chaque venue ici me redonne de l’énergie pour retourner chez moi et travailler sur la série afin qu’elle leur plaise au maximum.

Ce n’est pas la première fois que vous êtes édité en France par les éditions Ki-oon, quels rapports entretenez-vous ?

Nous avons d’excellents rapports.

Votre première grande série c’est Chonchu qui se finissait de sorte à laisser ouverte la possibilité d’une suite, qu’en est-il ?

Je suis plutôt favorable à retravailler sur cette série, oui, pourquoi pas. Mais, tout ne dépend pas de moi. Il faut voir ça aussi avec l’éditeur d’origine. Donc, pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour.

Ensuite est venue la série Jackals, éditée par Ki-oon, et enfin Warlord. Qu’est-ce qui vous a mené de l’un à l’autre ?

Ce sont vraiment deux créations qui se sont passés de manières complétement différentes. Pour Jackals, quand je suis arrivé sur le projet, tout était prêt. Il ne restait plus qu’à dessiner alors que Warlord est un projet plus personnel.

Autant Jackals que Warlord sont des mangas très violents mais certaines valeurs y sont mises en avant (l’honnêteté, la loyauté,etc.). C’est important pour vous que les personnages que vous dessinez défendent certains principes ?

Oui, le thème des valeurs est très intéressant pour développer l’intrigue. La notion de conflit entre des façons de voir le monde est très importante et se retrouve au centre de chaque histoire.

Warlord se situe dans un univers apocalyptique très intense et l’on perçoit un scénario très travaillé. Vous êtes-vous inspiré d’événements ou d’œuvres en particulier ? On peut percevoir par exemple un parallèle, volontaire ou non, avec l’histoire de la Corée dont vous êtes originaire.

A vrai dire, je n’y avais pas pensé du tout. Concernant mes sources d’inspiration dans le dessin, il y a mon maître (NDLR :où il était en apprentissage) JO Duk Pil. J’aime beaucoup aussi l’auteur LEE Hyun Se. Et bien sûr, mon ancêtre KIM Hong Do (NDLR : peintre très célèbre).

Cette série s’appuie aussi sur le monde des samouraïs, est-ce un univers qui vous fascine ?

Oui, bien sûr. C’est une très belle culture. Mais, plus généralement, la tradition guerrière présente dans chaque pays présente beaucoup d’attraits. Je peux citer l’exemple de la chevalerie.

Vos séries ont toujours des scénarios dont la complexité se dévoile au fil de l’intrigue. Comment se passe l’élaboration de l’histoire ?

L’équipe se réunit et se met OK sur la structure de la base qu’il faut ensuite développer au fur et à mesure. On organise régulièrement des réunions pour se concerter et valider les choix. C’est primordial.

Vous avez toujours travaillé pour des séries aux univers similaires par leur violence, la présence de nombreux combats et l’importance de la fantasy. Peut-on vous imaginer dans un autre genre ?

Je n’aime pas trop me projeter.

Revenons à Warlord, série longue ou série courte ?

Je sais où va me mener l’histoire. Pour le reste, la réponse est la même qu’à la question précédente.

Notre dernière question sera pour vous, Cécile Pournin. Qu’est-ce que ça représente pour vous d’avoir cet auteur dans votre catalogue ?

Personnellement, j’ai une grande attirance pour le talent de Kim Byung Jin à chorégraphier des scènes de combat si impactantes que le lecteur a l’impression de se prendre les coups physiquement. J’aime aussi beaucoup le design ultra charismatique de ses personnages. Au départ, j’étais une lectrice de Chonchu qu’on ne trouve plus en vente aujourd’hui sauf d’occasion, dont j’admirais l’intrigue complexe, passionnante. Quelque temps après la création de notre maison d’édition, Kim Byung Jin a entamé une collaboration avec Square Enix, un éditeur japonais avec qui nous avons été parmi les premiers à travailler, et j’ai eu la joie de pouvoir enfin compter cet auteur au catalogue. Plus tard, il est revenu chez un autre éditeur coréen avec lequel nous travaillons depuis longtemps, Daewon, donc poursuivre l’édition de son œuvre – Warlord en l’occurrence – chez nous était une évidence.

Merci.

© KIM Byung Jin, KIM Sung Jae, Daewon C.I. Inc.

Tous nos remerciements vont à l’auteur, aux éditions Ki-oon et aux interprètes pour nous avoir accordé quelques minutes de leur temps précieux. En prime une petite dédicace de l’auteur.

Retrouvez le tome 4 de Warlord le 12 septembre en librairie et, bientôt, la chronique sur notre site.