Le 25 septembre 2017
Ni bon, ni mauvais, le nouveau Hurts est juste orienté vers un autre public que celui qui les suit depuis le tube romantique de Wonderful life.
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Hurts n’est pas le plus britannique des groupes anglais. Avec deux premiers albums d’une étonnante élégance, celle de dandys épris de mélodies vocales cristallines inhérentes aux années 80, ils avaient surtout conquis les Allemands, friands de ce type de pop minérale. Happiness imposait des tubes puissants, de Stay à Wonderful Life. Impeccable. Le second effort, Exile, affichait un effort de production et de sophistication impressionnant. Trop pour le public qui a pu trouver l’emballage, jusqu’aux clips, trop froid. D’où un album 3, Surrender plus coloré, mais toujours stylisé, quoique plus ouvert aux genres, à la dance contemporaine avec des morceaux comme Nothing will be bigger than us. Le voyage les conduisait aussi vers des expérimentations sonores étranges, à l’instar de Lights au groove un peu irritant pour les auditeurs du premier jour qui préféraient largement les lamentations divines de la ballade Slow. Malheureusement, le 4e album, à la sobriété de titre sans égal, Desire, poursuit le grand écart.
- (C) Sony Music - photographie de Bryan Adams
Le duo Adam Anderson et Theo Hutchcraft s’écarte ainsi un peu plus de la pop glacée des débuts pour jongler avec les sensibilités. Boyfriend transpire l’univers 80s de Prince, Walk Away colle leur phrasé aux sonorités exotico-dance qu’affectionne Avicii. Les très aimables singles Ready to go et Beautiful Ones s’amusent à capter l’énergie des titres de dance-floor de la génération Z. Le chœur entonnant "oh oh oh" dès les premières notes de People like us pousse l’exercice au malaise.
A force d’éviter la répétition et dans cette volonté incessante de briser le moule pop qui les a forgés, les Hurts risquent surtout d’aliéner les fans de la première heure, qui n’ont peut-être pas le même goût du funk jacksonesque (Wait Up) de cette collection de morceaux groovy-cool que n’aurait pas reniée Justin Timberlake dans ses premières années de célébrité (Thinking of you).
Le soin accordé à la production (Magnificent) est évident, mais le divorce avec leur alter ego d’Happiness, que l’on retrouve peut-être sur le seul morceau Something I need to know, signifie clairement que cet album de désir ardent d’un nouveau souffle de carrière, n’est définitivement pas destiné aux romantiques des deux premiers opus, dont on faisait quand même un peu partie...
Sortie le 29 septembre 2017
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