Le 17 décembre 2001
Le réalisateur Micke Nichols (Working Girl) dit de lui qu’il est "la Ferrari des acteurs". On voit en lui le digne héritier de Gary Cooper, Humphrey Bogart ou John Wayne. Et pourtant, cet ancien charpentier a couru longtemps après le succès avant de le rencontrer enfin. Récit d’un parcours difficile...
L’homme qui a eu du mal à prouver qu’il était un acteur.
En 1966, le directeur de la Columbia, lui assène "petit, tu ne seras pas une vedette, tu n’en as pas l’étoffe"… effectivement, la carrière d’Harrison Ford s’annonce plutôt mal. Après un premier rôle de groom dans un navet, il enchaîne sur dix ans de vaches maigres et d’apparitions éclairs dans de petites productions.
Harrison Ford naît le 13 juillet 1942 à Chicago, d’une mère juive d’origine russe et d’un père catholique irlandais. Élève solitaire et médiocre, il ne se révèle que lorsqu’un de ses professeurs lui propose de préparer une thèse sur l’œuvre d’Edward Albee (le futur auteur de Qui a peur de Virginia Wolf). Il s’y attelle mais ne suit que de loin les cours de comédie. Il préfère flirter avec une collégienne, Mary, qui deviendra sa femme. Après sa peu brillante scolarité, lui et Mary partent en Californie : "Nous avons joué à pile ou face, je me souviens que j’ai triché car la pièce était tombée sur New York et en définitive je l’ai emmenée en Californie. J’avais, à ce moment-là, vraiment envie de devenir acteur. Pour moi, ce métier, c’était le contraire de la routine… puis progressivement cette envie allait devenir une véritable passion." Mary et Harrison jouent tous les deux quand ils le peuvent mais la vie est dure et le succès se fait attendre. Un soir, après une représentation, un type, qui se dit de la Columbia, lui propose sans enthousiasme une audition. Il se retrouve avec un contrat de sept ans à 150 $ la semaine. Il travaille peu et la Columbia arrête vite les frais. Il entre alors chez Universal. Pour gagner de quoi faire vivre sa famille. simultanément, il s’improvise charpentier. C’est par ce biais qu’il fait la connaissance de Francis Ford Coppola, à qui il construit un bureau. Coppola le présente à Georges Lucas, jeune réalisateur, qui prépare American Graffiti. De fil en aiguille, Harrison Ford rejoint le groupe d’étudiants composé de Ron Howard et Richard Dreyfus pour un salaire de 400 $. Le film rapporte cent vingt millions et devient le film culte de toute une génération.
Mais le succès est toujours fâché avec Ford et celui-ci reprend pendant trois ans son métier de charpentier en faisant quelques apparitions dans des films oubliés. Enfin, sa carrière éclate en 1977 quand Georges Lucas lui propose le rôle du pilote intergalactique Han Solo dans La guerre des étoiles. Mais c’est en 1979 avec Guerre et passion que s’affirme son statut de vedette. Côté famille, ça va mal. Il divorce de Mary avec qui il est marié depuis seize ans et dont il a deux enfants, Benjamin et Willard. Il participe aux trois volets de Star Wars, mais juste avant de tourner le dernier épisode, Le retour du Jedi, il prête sa dégaine à Indiana Jones dans Les aventuriers de l’arche perdue. Au départ, c’était Tom Selleck qui devait jouer le rôle mais les producteurs de Magnum ont refusé de le dégager. Une chance pour Harrison Ford qui tournera, là aussi, les trois épisodes des aventures d’Indiana Jones.
Mais Ford n’est pas du genre à se laisser enfermer dans des rôles, même à succès. Il casse son image avec Blade Runner, Witness, Mosquito Coast ou Frantic. Grâce à ces films, il devient à cinquante ans l’acteur de composition qu’il a toujours rêvé d’être. Il décide alors de ne tourner qu’un film par an et de prendre le temps de se consacrer à son ranch dans le Wyoming et à sa nouvelle épouse Melissa Mathison. Il a enfin réussi à prouver qu’il pouvait être acteur…
Filmographie
– Hollywood Homicides (2002)
– K-19 : The Widowmaker (2001)
– What Lies Beneath (2000)
– Random Hearts (1999)
– Six Days Seven Nights (1998)
– Air Force One (1997)
– Devil’s Own, The (1997)
– Sabrina (1995)
– Cent et une nuits, Les (1995)
– Clear and Present Danger (1994)
– Fugitive, The (1993)
– Patriot Games (1992)
– Regarding Henry (1991)
– Presumed Innocent (1990)
– Indiana Jones and the Last Crusade (1989)
– Frantic (1988)
– Working Girl (1988)
– Mosquito Coast, The (1986)
– Witness (1985)
– Indiana Jones and the Temple of Doom (1984)
– Star Wars : Return of the Jedi (1983)
– Blade Runner (1982)
– Raiders of the Lost Ark (1981)
– Star Wars : The Empire Strikes Back (1980)
– Hanover Street (1979)
– Frisco Kid, The (1979)
– Apocalypse Now (1979)
– Force 10 from Navarone (1978)
– Heroes (1977)
– Star Wars (1977)
– Conversation, The (1974)
– American Graffiti (1973)
– Getting Straight (1970)
– Journey to Shiloh (1968)
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