Le 21 novembre 2016
Le cri de guerre combatif de Metallica contre les affres de la vieillesse. Des relents de fatigue sont là, mais n’entachent pas la grande énergie de ce gros morceau de 80 minutes.
- Date de sortie : 18 novembre 2016
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Notre avis : C’est un fait, Metallica n’est plus tout jeune. Ses quatre membres ont déjà bien dépassé la cinquantaine, d’où la question de savoir jusqu’où le groupe pourra t-il aller et devra t-il aller avant de tomber dans la caricature des vieux (ton méprisant activé) convaincu de garder leur jeunesse intacte, n’inspirant que gêne et nostalgie envers un des plus grands groupes de métal de tous les temps. Avec Hardwired, le premier morceau de l’album (et le premier single dévoilé), Metallica plonge les deux pieds dans la tombe en forçant sur ce caractère fougueux et pêchu, quand le mieux serait d’assumer ce statut de la vieille école. Inutile donc de bourriner sur sa batterie comme le fait Lars Ulrich, de forcer sur la voix comme le fait James Hetfield, et de jouer un riff ultra-rapide aussi désincarné qu’un cheveu de Donald Trump (nous aussi chez àVoir-àLire on y va de notre vanne anticonformiste). La vérité ? On n’y croit pas beaucoup. Le résultat est fade, sans saveur, s’écoute mais ne se ressent pas. D’autant plus que, comble de la situation, le quatuor américain n’a rien à prouver à son auditeur, à enjoliver superficiellement la puissance de sa musique, simplement parce qu’il continue à appliquer sa recette avec grande application. Non, pour notre plus grand bonheur, Hardwired... To Self Destruct n’est pas l’album de la déchéance pour Metallica.
Dans la continuité de Death Magnetic, qui lui même renouait avec les 4 premiers et légendaires albums du groupe (Kill’Em All, Ride the Lightning, Master of Puppets, ...And Justice for All), cette nouvelle pierre à l’édifice, marquée par une attente de 8 longues années, propose un énorme condensé du style Metallica, long de presque 80 minutes, réparti sur deux CDs de durée à peu près égale. Moins trash qu’à ces débuts, empruntant à Load et ReLoad leur côté accrocheur et groovy (Dream no More) tout en conservant des ingrédients du heavy metal des 10 premières années, le groupe californien nous dessert ce dans quoi il a toujours excellé. Quelques ratés (Hardwired, ManUNkind) viennent cependant entacher ce double album efficace, globalement passionnant, assez pour maintenir en éveil l’auditeur sur toute la durée du projet (ce qui n’est pas donné à tout le monde vu sa longueur). Le travail produit par Metallica révèle une générosité toujours présente même si cela passe par un renoncement aux prises de risques. Dans ce pavé on ne s’étonnera malheureusement pas de la linéarité de l’ensemble, trop grande, rendant difficile la distinction de la plupart des morceaux dans les premières écoutes, ou d’une facilité dans la construction de chaque piste, peu surprenante, voire facile. Même recette, mais également même maîtrise de la part du quatuor. Excepté la voix de James Hetfield, qui nous ferait presque regretter ce temps où il était alcoolique (musicalement parlant quoi...), le groupe conserve une force et forme assez impressionnante, avec Lars Ulrich et Kirk Hammett en tête, le premier pour son jeu à la batterie énergique et déterminé, et le second pour ses solos à caractère hautement jouissif. De son propre aveu, Metallica ne peut plus jouer de la même manière qu’auparavant. Mais si Harwired... To Self Destruct en représente l’évolution négative, on veut bien que ça le reste.
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