Le film rouge
Le 13 juillet 2020
George Clooney part en guerre contre le maccarthysme dans un second long qui confirme sa conscience politique et critique.
- Réalisateur : George Clooney
- Acteurs : George Clooney, Jeff Daniels, Robert Downey Jr., David Strathairn, Patricia Clarckson
- Genre : Drame, Historique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h30min
- Date télé : 13 juillet 2020 23:25
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 4 janvier 2006
- Festival : Festival de Venise 2005
Résumé : Comment, dans les années 50, Edward R. Murrow, le présentateur du journal télévisé de CBS, et le producteur Fred Friendly contribuèrent à la chute du sénateur Joseph McCarthy, à l’origine de la tristement célèbre chasse aux sorcières.
Critique : Après Confessions d’un homme dangereux, George Clooney confirme ses dons (producteur, scénariste, acteur, réalisateur), même si cette fois-ci le résultat n’évite pas quelques ornières majeures. Alors que son premier long métrage enregistrait sur bobine la vie schizophrène d’un présentateur de télé qui se fantasmait agent de la CIA, le second, tout aussi ambitieux, plonge dans les arcanes de la petite lucarne et ausculte le maccarthysme dans tous ses effets délétères. Fascination cathodique guère étonnante de la part d’un acteur qui a été révélé par une série télé et dont le père a été journaliste du petit écran pendant trente ans.
Sur le papier, on voit déjà un croisement entre Quizz Show et Révélations. Le résultat est épatant et haletant mais un tantinet frustrant, pour ne pas dire démonstratif. On ne discutera pas l’efficacité ni la raison d’être du film, tant sa cause est louable (revenir en creux sur une page d’Histoire et examiner ses conséquences) et ses résonances on ne peut plus actuelles (doit-on se méfier des médias ?), mais le thriller politique sur fond de manipulations souterraines est un genre qui réclame davantage d’envergure. Si Clooney ne nous apprend rien de nouveau sur cette période trouble, il peut se targuer d’une certaine virtuosité et parvient malgré tout à édifier le portrait d’Edward Murrow (David Strathaim, récompensé à Venise), sans tomber dans l’exposé biographique didactique. Intense, mais étrangement mineur...
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Ilsa 20 décembre 2005
Good night, and good luck - la critique
Vu aujourd’hui ce second film de George Clooney.
J’avais beaucoup aimé confessions d’un homme dangereux qui déjà traitait de télévision. George Clooney revient avec un nouveau sujet sur la télévision en particulier et les média en général dans Good Night and gook luck. Normal que ce sujet intéresse Clooney : son père a été journaliste de tv pendant 30 ans.
Le film dont il est question traite du journaliste edward R Murrow, journaliste sur CBS qui, dans les années 50 a dénoncé les pratiques du sénateur McCarty.
Ce film en noir et blanc, très "ambiance de l’époque" pose des questions cruellement d’actualité. Où en est la liberté de l’information face aux pressions politique et encore pire face aux pressions commerciales ?
Peut-on se fier à l’information ?
Clooney réussit à offrir un film fin, intelligent, à distance, intéressant et éclairant.
Un très bon second coup pour Clooney réalisateur donc. Ca fait du bien de sortir d’une salle obscur en ayant l’impression d’avoir non seulement appris quelque chose mais réfléchit à des questions qui nous concerne tous en cette ère de sur-information...
Stéphanie Alves 7 janvier 2006
Good night, and good luck - la critique
Excellent film !
Tout en retenue, tout en finesse, tout en ombres et lumières.
Clooney a su relater une époque où la paranoïa et la bêtise humaine étaient contagieuses.
historiquement c’est intéressant car on assiste à la naissance du conflit des médias : libres ou pas ? Le débat n’a pas changé, le contexte seul évolue mais les questions sont les mêmes.
evans 10 mars 2006
Good night, and good luck - la critique
Le maccarthysme était-il compatible avec un journalisme indépendant ? Le maccarthysme était-il seulement compatible avec la notion d’intelligence ?
« Good night and good luck » apporte une réponse à ces deux interrogations : non.
En décrivant le parcours d’Edward R. Murrow, George Clooney retrace tout un pan de l’histoire sombre des Etats-Unis. Pris dans une paranoïa anti-communiste sans discernement, les Etats-Unis ont frappé à l’aveugle communistes (parfois), personnes qui avaient eu un contact avec un communiste, personnes qui avaient croisé un communiste, homme qui avait vu l’homme qui avait vu l’ours (communiste).
A la tête de cette vaste hystérie, le sénateur Joseph McCarthy, a chassé les moulins à vent avec une rare constance. Sa guéguerre contre Murrow illustre, d’une part, les travers d’un système malade, d’autre part, la capacité d’un pays démocratique à secréter des contre-pouvoirs efficaces.
Ce double constat fait écho à la situation américaine actuelle. Si le système est resté malade, les contre-pouvoirs ont, hélas, reculé, la faute à la raréfaction de l’information dans les médias que Murrow n’a eu de cesse de dénoncer. De fait, la télévision est devenue une coquille vide, faite de divertissements abêtissants.
Une belle démonstration de George Clooney, plus engagé que jamais.