Pétard mouillé
Le 15 juin 2018
Du potentiel comique, des acteurs qui connaissent la musique, des références en béton... Mais à l’arrivée, une comédie qui fait pschitt.
- Réalisateur : George Clooney
- Acteurs : Renée Zellweger, George Clooney, John Krasinski
- Genre : Comédie, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h54mn
- Box-office : 110 710 entrées France / 59 022 entrées Paris Périphérie
- Titre original : Leatherheads
- Date de sortie : 23 avril 2008
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L’argument : En 1925, le football professionnel n’est encore qu’un sport de brutes, parrainé par des petits entrepreneurs locaux à l’usage d’un public rural des plus clairsemés. La pilule est d’autant plus amère pour le fringant Dodge Connolly, capitaine des "Bulldogs", qu’à la même époque, le football universitaire remplit les stades. C’est ainsi que l’étudiant Carter Rutherford est devenu l’idole des foules. Et chacun se souvient que "Carter le Bolide" se fit d’abord connaître en capturant seul des dizaines de soldats allemands durant la Grande Guerre.
Lorsque Dodge et son équipe sont lâchés en pleine saison par leur sponsor, Dodge, jamais à court d’idées, gagne Chicago et persuade Carter de quitter temporairement la fac pour donner aux "Bulldogs" l’occasion de se reconstituer et, surtout, de se faire enfin un nom.
Une jeune et charmante journaliste, Lexie Littleton, se joint alors à l’équipe pour en relater les exploits...
Notre avis : Une comédie sur le milieu du sport dans les années 20, mâtinée d’une bonne rasade de romance et d’un brin d’espionnage... L’affiche est alléchante. La genèse du football américain professionnel est en effet un univers inexploré au cinéma, qui plus est à fort potentiel comique. Il faut dire qu’en ce temps-là, le jeu se gagne davantage à la force du poing qu’à celle du poignet. Jeux de dupes restitue avec bonheur l’atmosphère des années 20 (et plus largement celle des comédies des années 40-50). Le charme des interprètes et le ciselage des premiers dialogues faisant le reste, l’alchimie fonctionne dans un premier temps. Renée Zellweger a du chien dans le rôle de Lexie, une journaliste obligée de frayer dans un univers macho, et George Clooney fait bonne figure entre le Don Juan et le vieux loup de mer.
Sauf que, au fur et à mesure du film (qui au passage fait presque 2h, soit la limite autorisée pour un genre dans lequel le rythme a un rôle décisif), le soufflé retombe. En effet, Jeux de dupes commence comme une comédie avant de se tourner vers le thriller (la tête de Carter tombera-t-elle ?), le drame (une réflexion sur la guerre et l’héroïsme), le documentaire (la métamorphose du football américain avec l’irruption de règles et de gros sous), le film à sketchs (la manche en flamme, le pugilat, la boue...), avant de retourner aussi sec à la comédie romantique. Si l’intrigue ne laisse pas suffisamment de place au triangle amoureux pour se développer, elle n’en donne pas plus à Renée Zellweger et George Clooney dont les échanges se comptent au final sur les doigts d’une main, pour espérer dégager autant d’étincelles qu’un couple à la Lauren Bacall/Humphrey Bogart ou à la Katharine Hepburn/Cary Grant dans Indiscrétion vers lequel lorgne le film. Sans compter les grimaces de Clooney et le personnage de Lexie de plus en plus édulcoré (en quête d’une épaule solide pour noyer des scrupules tardifs) qui finissent par venir à bout de toute patience.
À tirer sur toutes les ficelles, cette comédie en dents de scie souffre de ne pas aller assez au fond des choses. Voilà pourquoi si Jeux de dupes réserve de bons moments, l’ennui guette à la longue.
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