Schizophrénie médiatique
Le 12 février 2014
L’acteur George Clooney signe un premier film brillant.


- Réalisateur : George Clooney
- Acteurs : Brad Pitt, Julia Roberts, Drew Barrymore, George Clooney
- Genre : Biopic, Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h53mn
- Titre original : Confessions of a dangerous mind
- Date de sortie : 11 juin 2003

L'a vu
Veut le voir
L’acteur George Clooney signe un premier film brillant.
L’argument : "Mon nom est Chuck Barris. J’ai écrit des chansons pop, j’ai été producteur de télévision, j’ai inondé le petit écran d’émissions d’une terrifiante débilité... et j’ai tué 33 personnes."
Notre avis : Premier long métrage de George Clooney derrière la caméra et première bonne surprise. L’adaptation du roman autobiographique de Chuck Barris en a refroidi plus d’un. Le scénario écrit par le très habile Charlie Kaufman (Dans la peau de John Malkovich) a fait le tour d’Hollywood pendant plusieurs années, intéressant les plus grands réalisateurs qui finalement renoncèrent, le jugeant incontournable.
George Clooney, avec l’appui de son complice et associé, Steven Soderbergh (ils possèdent la société de production Section 8), se lance dans le projet persuadé de savoir "comment le tourner". Pari réussi pour l’acteur qui signe un film brillant.
Chuck Barris a mis longtemps à se faire un nom dans l’univers télévisuel avec la création d’émissions comme The Dating Game (qui a inspiré le fameux Tournez manège), The Newlywed Game (le concept des Zamours...), The Gong show ou encore Family Game. Considéré comme l’instigateur de la télé-poubelle et débilitante, Chuck Barris, à 33 ans, se considère comme un raté. Jim Byrd (George Clooney), agent de la CIA, le recrute et il devient tueur à gages pour le compte de cette organisation.
Oscillant entre la fascination du pouvoir que lui confère son nouveau statut et le dégoût de lui-même, Chuck Barris finit par perdre pied et s’enferme dans un hôtel pour y entamer la douloureuse confession de sa vie, de ses vies. Délire paranoïaque ou réalité ? Lui seul le sait...
Le film est mené tambour battant par un George Clooney qui a su tirer leçons de ses récentes collaborations avec Soderberghet les frères Coen. Il nous épate par sa maîtrise de l’image, du cadre, son sens du rythme. Par la noirceur et la drôlerie qu’il a su insuffler à son film pour contourner la complexité du scénario de Kaufman. Par un casting presque parfait. Si Julia Roberts en fait un peu trop dans son rôle d’espionne semblant sortie tout droit d’un SAS, Drew Barrymore et Sam Rockwell sont impeccables. La première, très crédible en petite amie dévouée, fidèle, amoureuse malgré toutes les bizarreries et silences de Barris, se rachète grâce à ce film de ses derniers rôles mièvres dans des comédies romantiques. Quant à Sam Rockwell, acteur abonné aux films d’auteurs (excepté son rôle dans Charlie et ses drôles de dames), il excelle dans le rôle de Chuck Barris, personnage trouble et troublant dont les "confessions" laissent un sentiment mitigé. Réalité ? On ne peut y croire. Délire ? On ne peut y croire non plus tant les détails sont précis. Reste alors juste un doute...