Gilles Segal (1932-2014) : un comédien discret et sensible

Né en Roumanie dans une famille de confession juive, Gilles Segal émigre en France dès l’après-guerre et débute à la scène en 1949 auprès du mime Marceau. Jean-Louis Barrault le repère et l’engage à l’Odéon-Théâtre de France, où Gilles Segal joue Molière, Eschyle et Shakespeare. Le théâtre est vraiment son univers, et on le verra également dans des spectacles aussi divers que Suzanna Andler de M. Duras (mis en scène par T. Balachova, 1969), Le Cid de Corneille (mis en scène par G. Desarthe, 1988), Platonov d’A. Tchekhov (mis en scène par A. Françon, 2005), ou bien encore Fin de partie de S. Beckett (mis en scène par C. Berling, 2008). Également metteur en scène, romancier et scénariste, Gilles Segal connaît la consécration en tant que dramaturge avec sa pièce Monsieur Schpill et Monsieur Tippeton, qui obtient en 1995 le Prix SACD des Nouveaux Talents puis en 1996 les Molières du meilleur auteur et du meilleur spectacle de théâtre subventionné. Gilles Segal s’impose par ailleurs dans de nombreux seconds rôles au cinéma. On l’a notamment aperçu dans Topkapi (J. Dassin, 1964) Promenade avec l’amour et la mort (J. Huston, 1969) et L’aveu (Costa-Gavras, 1970). Il a également été dirigé par Yannick Bellon, Philippe Labro, Edouard Molinaro, Bertrand Blier, Françoise Sagan et Guillermo del Toro. La télévision a élargi son audience, de par sa présence dans plusieurs dramatiques dont Les Rosenberg ne doivent pas mourir (S. Lorenzi, 1975), dans lequel il donnait la réplique à Marie-José Nat.