La maison et le monde
Le 25 août 2013
Belle édition DVD d’un film où Oliveira met, une fois de plus, son génie de cinéaste au service d’un texte admirable pour qu’un unique décor de studio devienne fenêtre ouverte sur le monde.
- Réalisateur : Manoel de Oliveira
- Acteurs : Jeanne Moreau, Leonor Silveira, Claudia Cardinale, Luis Miguel Cintra, Ricardo Trêpa, Michael Lonsdale
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Portugais
- Editeur vidéo : Épicentre Films Éditions
- Durée : 1h31mn (DVD)
- Plus d'informations : http://www.epicentrefilms.com/fiche...
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– DVD disponible le 5 mars 2013
Belle édition DVD d’un film où Oliveira met, une fois de plus, son génie de cinéaste au service d’un texte admirable pour qu’un unique décor de studio devienne fenêtre ouverte sur le monde.
L’argument : Malgré l’âge et la fatigue, Gebo poursuit son activité de comptable pour nourrir sa famille. Il vit avec sa femme, Doroteia, et leur belle-fille, Sofia, mais c’est l’absence de leur fils, João, qui occupe les esprits. Gebo semble cacher quelque chose à son sujet, en particulier à Doroteia, qui vit dans l’attente passionnée de leur enfant. De son côté, Sofia attend également le retour de son mari, tout en le redoutant. De manière soudaine, João réapparaît, tout bascule...
Notre avis : En recourant aux sortilèges de l’éclairage et des effets spéciaux numériques, le plan d’ouverture de Gebo et l’ombre installe le nouveau film de Manoel de Oliveira dans un hyperréalisme aux couleurs de fantastique...
La menace diffuse (l’ombre) que fait sentir ce plan magistral, stupéfiant même, pèsera sur les séquences suivantes et sur tout le film. ..
Mais les variations continues de lumière, les bruits du dehors (notamment celui, obsédant, de la pluie presque incessante) envahissent cet univers confiné mais poreux, transpirant l’humidité, perméable à l’extérieur qui constitue le frêle refuge des quelques personnages condamnés au malheur et à la pauvreté et tentant d’ériger le mur des habitudes et de l’illusion patiemment entretenue face à l’hostilité du monde.
Aidé par une extraordinaire photo de Renato Berta, les accords intenses de la musique de Chostakovitch ou de Busoni, et des acteurs admirables de concentration mais capable aussi de garder le recul nécessaire et la pointe indispensable d’humour malicieux, Oliveira met ainsi en place un dispositif propice à l’écoute et qui réussit à faire entendre un texte admirable, à la fois simple, terre à terre et totalement lyrique...
Lire l’intégralité de notre critique
- Gebo et l’ombre (Oliveira 2012)
Le DVD
- Gebo et l’ombre - le DVD
L’édition DVD, disponible le 5 mars 2013, est d’une qualité irréprochable et comporte d’émouvants compléments de programme.
Les suppléments
Les compléments de programmes rassemblent des témoignages dont la valeur est avant tout émotionnelle :
– Le médecin d’Oliveira ayant interdit au cinéaste, encore convalescent après son bref séjour à l’hôpital, de venir lui-même à Paris le 6 septembre 2012 pour assister à l’Avant-première à la Cinémathèque Française c’est la fidèle Leonor Silveira qui lisait les quelques mots qu’il avait écrits pour l’occasion.
La quasi totalité de l’équipe de Gebo et l’ombre s’était déplacée pour l’événement (ainsi que la ministre de la Culture) et les 22 minutes d’interventions précédant la projection ont par moments des allures de cérémonie d’hommage posthume, Jeanne Moreau prenant quand même soin de signaler au passage que le vaillant centenaire allait mieux et venait de terminer un court-métrage (alors qu’un long, A Igreja do Diabo semble être toujours en phase de pré-production à l’heure qu’il est).
Elle insiste aussi sur la spécificité du travail effectué sur le film (une prise pouvant durer 27 minutes).
– Les interventions filmées de Claudia Cardinale, Michael Lonsdale et Leonor Silveira (13 minutes) sont elles aussi consacrées essentiellement à ce travail comme au théâtre avec les acteurs auxquels le cinéaste fait pleinement confiance, leur donnant peu d’indications.
– On pourra aussi consulter des filmographies et une Galerie photos
– Signalons que sont proposées deux options de sous-titres : anglais et français pour malentendants
- Gebo et l’ombre (Oliveira 2012)
Image
Le report, excellent, rend justice à l’extraordinaire travail pictural effectué par le chef opérateur Renato Berta : éclairage à la bougie mais couleurs étonnantes, surréelles, qui contribuent pour une large part à la puissance hypnotique du film.
Son
La piste Dolby SRD est d’une une grande présence et netteté pour que nous hantent les voix des acteurs et les musiques de Sibelius, Busoni et Chostakovitch.
Galerie Photos
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