Le 12 mai 2018
Le quadra n’est plus là pour chanter We’re young (lyrics d’Alright), mais l’ancien de Supergrass s’aventure sur son troisième album solo sur des territoires variés qui font de lui un survivant plutôt équilibré.
- Genre : Vidéo-clip
- Plus d'informations : Le site officiel
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Sortie le 4 mai 2018
Notre avis : Survivre à la Britpop n’est jamais aisé pour un groupe. Mais apprendre à faire son trou en solo par la suite, l’est encore moins. Supergrass a disparu de la route en 2010, sans que que l’on ne s’en émeuve vraiment, malgré des titres particulièrement percutants comme les géniaux Moving et Mary. Très vite émergea l’un des deux leaders du groupe, Gaz Coombes, avec un premier effort en solitaire en 2012, puis en 2015, et un aboutissement aujourd’hui avec World’s stongest man.
Réinvention complète de l’image, du son, mais la familiarité de la voix demeure, solide.
Derrière une lumineuse pochette à la géométrie d’un David Hockney dont on connaissait le goût pop des piscines design à l’américaine, l’artiste affronte sa part de féminité et essaie de répondre présent à l’appel #MeToo, en confrontant la masculinité aux exigences de la révolution en route. La typo rose du titre reflète l’oxymore parfait qu’est son ouvrage de 11 morceaux particulièrement bien produit.
Cela commence avec un titre éponyme qui évoque l’une des grandes compétitions de machisme hirsute où l’on gonfle les muscles pour montrer que l’on explose de testostérone. Le titre ironique démarre plutôt comme du chilling-rock pour apprivoiser les contours des tribulations électroniques de Sohn, le morceau évolue merveilleusement pour s’assurer notre écoute prolongée du projet.
La grande force de son 3e album, au-delà de la thématique de ses textes réside dans sa capacité à s’essayer avec succès dans des directions différentes parfaitement complémentaires, qui l’éloignent indéniablement de sa formation originelle. Des sons de pop élégante, comme sur le progressif Slow Motion Life dont le titre appelle un crescendo qui se fera, mais sans aboutir à explosion attendue, ou Wounded egos, du rock léger sur l’agité Deep Pockets, bâti pour servir de véhicule parfait, ou du psyché bruyant sur Vanishing Act... World’s strongest man est surtout une production sous perfusion maîtrisée où l’expert de 30 ans de combat à la guitare ne se laisse pas éconduire face aux challenges synthétiques de cette décennie.
Très recommandable.
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