Ténor japonais en 1930
Le 20 décembre 2011
Destiné à mettre en valeur la voix du ténor Yoshie Fujiwara, ce Mizoguchi rarissime de 1930 n’est pas une oeuvre majeure du maître mais une véritable curiosité.
- Réalisateur : Kenji Mizoguchi
- Acteurs : Shizue Natsukawa, Yoshie Fujiwara, Takako Irie, Fujiko Hamaguchi, Heitaro Doi
- Genre : Comédie dramatique, Musical
- Durée : 1h26mn
- Titre original : Furusato
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– Sortie au Japon : 14 mars 1930
Destiné à mettre en valeur la voix du ténor Yoshie Fujiwara, ce Mizoguchi rarissime de 1930 n’est pas une oeuvre majeure du maître mais une véritable curiosité.
L’argument : En revenant au Japon en bateau, Yoshio Fujimura rencontre une jeune femme de la haute société qui lui propose de se lancer dans la chanson. Grisé par le succès, le jeune homme délaisse son épouse Ayako pour mener une existence de luxe dissolu. Un accident de voiture lui fera ouvrir les yeux.
Notre avis : Sur la cinquantaine de titres qu’aligne la filmographie de Mizoguchi avant 1935 bien peu sont parvenus jusqu’à nous et c’est donc avec une attention toute particulière qu’on regarde ce rescapé de 1930.
Malgré la proximité des titres il ne faut pas le confondre avec le plus ancien des films du maître conservés à ce jour Furusato no ita - la chanson du pays natal, fort beau moyen métrage de 1925 qui, tout comme les fragments subsistants de La marche de Tokyo (1929), démontre de manière éclatante que le talent et l’art du cinéaste étaient là, entiers, dès ses oeuvres de jeunesse.
La vision de Furusato - le pays natal dans sa version courte de 86 minutes (au lieu des 107 indiquées par certaines sources et qui correspondent probablement à la version muette) déconcertera davantage et pourra même par moments laisser perplexes les admirateurs les plus inconditionnels.
Au prix d’incessantes ruptures de ton et de rythme qui donnent à l’ensemble un caractère très décousu, le film fait alterner les séquences en son direct avec d’autres muettes, accompagnées de cartons et d’un commentaire musical d’époque enregistré sur la bande.
Furusato (Le pays natal)
Les premières sont souvent figées et laissent une impression de maladresse. La lourdeur de l’appareillage de prise de son y est sans doute pour quelque chose et les acteurs, qu’on devine obnubilés par la présence des micros, semblent avant tous soucieux de bien articuler des répliques pourtant bien plates. Les laborieuses scènes comiques, relevant parfois du splastick, peinent elles aussi à convaincre.
Les séquences muettes par contre sont souvent remarquables. Celle où l’on voit l’héroïne travailler dans une typographie frappe par un réalisme documentaire qu’on ne retrouve guère par ailleurs. Et celle de l’hôpital déploie un ballet d’ombres sur les surfaces blanches du plus bel effet.
A l’évidence, le film est destiné avant tout à mettre en valeur la voix (et accessoirement les modestes talents d’acteur) du ténor Yoshie Fujiwara (1898-1976), présenté ici comme une espèce de John Mc Cormack nippon : il chante un air des Maîtres chanteurs de Nuremberg mais surtout une série d’arrangements de mélodies traditionnelles japonaises.
Mais comme on pouvait s’y attendre, c’est le personnage de l’épouse (provisoirement) délaissée qui inspire le plus Mizoguchi et lui permet de réussir quelques scènes réellement émouvantes se détachant d’un ensemble bien inégal.
Furusato (Le pays natal)
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